Allemagne : Des élections affaibliraient le SPD, dit Schulz

reuters.com  |   |  396  mots
Allemagne: des elections affaibliraient le spd, dit schulz[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - Le numéro un du Parti social-démocrate (SPD) allemand a appelé vendredi les membres de sa formation a approuver l'ouverture de négociations formelles avec les conservateurs sur une coalition gouvernementale, soulignant que de nouvelles élections ne feraient qu'affaiblir le parti.

Un rejet des négociations "conduira à de nouvelles élections, et dans un bref délai", a dit Martin Schulz au magazine Der Spiegel.

Pour lui, le SPD n'a rien à gagner à un nouveau scrutin.

"Si les partis ne se mettent pas d'accord sur la formation d'un gouvernement (...), les électeurs les puniront", a-t-il estimé.

L'ancien ministre des Finances conservateur Wolfgang Schäuble, pour sa part, juge que si le projet de nouvelle grande coalition échoue, "ce ne sera pas une catastrophe".

"Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, ce n'est pas une catastrophe. Il y a d'autres façons de travailler", a dit au journal Die Welt Wolfgang Schäuble, devenu président du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand.

Le SPD se réunit dimanche en congrès pour se prononcer sur l'accord de principe conclu avec le bloc CDU/CSU et décider ou non d'ouvrir des négociations formelles avec la chancelière Angela Merkel.

Face au scepticisme de nombreux militants du Parti social-démocrate, la direction du SPD souligne le risque, en cas de rejet d'une grande coalition, de nouvelles élections a priori favorables au parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).

Même si le "oui" aux négociations l'emporte au congrès du SPD, il faudra encore obtenir l'approbation de la majorité des 443.000 membres du parti, comme l'a promis Martin Schulz.

Une "grande coalition" conservateurs-SPD a déjà fonctionné en Allemagne lors des législatures 2005-2009 et 2013-2017.

Les élections législatives du 24 septembre ont été marquées par une forte baisse de la CDU tandis que le SPD réalisait son pire résultat de l'après-guerre, à tel point que Martin Schulz avait dans un premier temps exclu tout nouvel accord avec les conservateurs afin que le parti "se refasse une santé" dans l'opposition.

Il s'était ravisé, notamment sous la pression du président fédéral Frank-Walter Steinmeier, après l'échec des négociations entre la CDU/CSU, les libéraux et les Verts.

(Andrea Shalal, Thorsten Severin et Joseph Nasr; Guy Kerivel pour le service français)