La tension monte dans les camps Rohingyas avant le rapatriement

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La tension monte dans les camps rohingyas avant le rapatriement[reuters.com]
(Crédits : Mohammad Ponir Hossain)

GUNGDUM, Bangladesh (Reuters) - La tension monte dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh à quelques jours du lancement officiel d'un programme prévoyant leur réinstallation en Birmanie.

Plusieurs dizaines d'entre eux ont manifesté ce week-end lors de la visite du rapporteur spécial des Nations unies Yanghee Lee dans plusieurs camps situés à la frontière entre les deux pays.

Certains se sont plaints d'avoir été menacés d'être privés de leurs cartes d'approvisionnement alimentaire par les autorités militaires bangladaises au cas où ils refuseraient de retourner en Birmanie.

En vertu de l'accord conclu la semaine dernière entre Dacca et Naypyidaw, la Birmanie accueillera à partir de mardi et sur une période de deux ans, plus de 650.000 Rohingyas qui ont trouvé refuge au Bangladesh pour fuir des violences dans l'Etat de Rakhine (Arakan) depuis la fin août.

Mais beaucoup de Rohingyas refusent de rentrer en Birmanie tant que leur sécurité ne sera pas garantie et que la Birmanie refusera de leur accorder la citoyenneté et les inclure sur la liste des minorités ethniques reconnues. Ils demandent également la reconstruction de leurs maisons, mosquées et écoles incendiées ou endommagées lors de la campagne de répression militaire lancée l'été dernier à la suite d'attaques d'insurgés Rohingyas contre des postes de police et une base de l'armée.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) insiste pour que le retour des Rohingyas se fasse de manière volontaire. "Le rythme des retours doit être déterminé par les réfugiés eux-mêmes", a déclaré samedi Caroline Gluck, une responsable de l'agence onusienne.

(Zeba Siddiqui; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)