Airbus Helicopters vise 400 livraisons dans un marché convalescent

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Airbus helicopters: livraisons et commandes en baisse en 2017[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Airbus Helicopters a annoncé lundi viser une stagnation de ses livraisons aux environs de 400 unités en 2018, dans un marché qui peine à émerger de sa pire crise depuis plusieurs décennies, liée notamment à la chute de la demande du secteur pétrolier et gazier.

Guillaume Faury, qui quittera en février la présidence d'Airbus Helicopters pour prendre la tête du pôle d'avions commerciaux d'Airbus, laissera à son successeur, dont le nom n'est pas encore connu, le soin de redéfinir le X6, futur hélicoptère lourd de nouvelle génération dont l'entrée en service était prévue à horizon 2020.

Les études de conception du X6 menées depuis 2015 ont montré que certaines technologies de rupture envisagées manquaient de maturité et la demande d'hélicoptères lourds de transport de passagers s'avère incertaine, a-t-il constaté lors d'une conférence téléphonique.

"Tant que nous ne trouvons pas de solution appropriée pour régler ces défis technologiques et commerciaux, nous ne lancerons pas de programme en tant que tel", a-t-il dit.

"Cela ne signifie pas que c'en est fini du X6, mais il est probable qu'il devienne quelque chose d'assez différent de ce que nous avions pensé quand nous avons lancé la phase de conception", a-t-il ajouté.

La Commission européenne avait donné son feu vert en juin 2017 à l'aide de 377 millions d'euros accordée par la France et l'Allemagne pour développer le X6.

HAUSSE DES VENTES DE SUPER PUMA

A la fin 2017, Airbus Helicopters affiche un carnet de commandes de 692 unités, ayant enregistré 335 commandes nettes l'an passé contre 353 en 2016.

Avant annulations, Airbus Helicopters affiche 350 commandes brutes en 2017 (contre 388 en 2016), mais 54 unités contre 23 pour les hélicoptères lourds Super Puma, auquel le X6 est destiné à succéder.

Mais en 2016 et en 2017, les clients du Super Puma ont été issus des secteurs civil (recherche et sauvetage, par exemple) ou militaire, et non du secteur pétrolier et gazier, traduisant un changement du marché dont il est encore difficile de dire s'il sera durable, a constaté Guillaume Faury.

La hausse des prix du pétrole n'absorbe pas les surcapacités élevées sur le marché des hélicoptères lourds, les groupes pétroliers et gaziers continuant à réduire leurs opérations offshore dans un souci d'économies.

"Je ne pense pas que la remontée partielle des prix du pétrole aura un impact positif sur l'industrie des hélicoptères dans les prochaines années", a ajouté le dirigeant.

Dans ce contexte, Airbus Helicopters a dit viser un "book to bill" (ratio commandes/livraisons) autour de 1 pour 2018, un objectif manqué en 2017, les commandes n'ayant pas atteint le niveau des livraisons (409 appareils contre 418 en 2016).

Airbus Helicopters a pour principaux concurrents Bell Helicopter (Textron) et Leonardo dans le civil, ainsi que Sikorsky (Lockheed Martin), Boeing et des constructeurs russes dans le militaire.

Le groupe basé à Marignane (Bouches-du-Rhône) a annoncé le 10 janvier réclamer un dédommagement à la Pologne à la suite de l'annulation controversée fin 2016 d'une commande de 50 hélicoptères de transport militaire Caracal.

Airbus Helicopters continue toutefois à participer à un autre appel d'offres, pour 16 hélicoptères cette fois, lancé par la Pologne en février 2017.

"Nous ne pensons que cela aura un impact significatif sur nos chances de le remporter", a dit Guillaume Faury, jugeant cette nouvelle compétition "très professionnelle" et basée sur les performances.

(Edité par Jean-Michel Bélot)