Novartis prédit de la croissance en 2018 avec un nouveau patron

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Novartis predit de la croissance en 2018[reuters.com]
(Crédits : Arnd Wiegmann)

par John Miller

BÂLE (Reuters) - Novartis s'attend à renouer avec une croissance de son bénéfice d'exploitation cette année alors que le groupe pharmaceutique suisse, qui s'apprête à changer de directeur général, constate une accélération des ventes de ses nouveaux médicaments et une érosion de l'impact de la concurrence des génériques sur ses traitements dont le brevet a expiré.

Novartis a déclaré mercredi s'attendre pour 2018 à une hausse entre 5 et 10% de son résultat opérationnel "core" et à une augmentation de ses ventes de 0 à 5%.

L'an dernier, le bénéfice d'exploitation "core" s'est contracté de 1% sur des ventes en progression de 1%.

Vas Narasimhan, qui s'apprête à prendre les rênes du groupe le 1er février en succédant à Joseph Jimenez, prédit que la croissance des ventes du Cosentyx, destiné à lutter contre le psoriasis, et de l'Entresto, un traitement de l'insuffisance cardiaque chronique, effacera la chute des ventes du Glivec. Ce dernier, un traitement contre le cancer, était autrefois le médicament vedette de Novartis mais son brevet a désormais expiré.

"En tant que directeur général, ma priorité sera de mener la prochaine phase de croissance", a dit Vas Narasimhan, un Américain de 41 ans, médecin de formation.

Vas Narasimhan gagnera 8,9 millions de francs (7,6 millions d'euros) en 2018, une rémunération inférieure de 26% à celle de Joe Jimenez en 2017 que Novartis justifie en soulignant qu'il s'agit de sa première expérience à un tel poste de responsabilités.

"Avec plusieurs lancements majeurs à l'horizon et la mise en place de notre nouveau modèle opérationnel, Novartis est prêt pour une croissance durable", a pour sa part affirmé Joe Jimenez.

CHANTIERS EN COURS

Après huit années à la tête de Novartis, ce dernier laisse néanmoins quelques chantiers à son successeur, qui devra notamment décider de se séparer ou non d'Alcon, l'activité dans les soins oculaires qui a renoué avec la croissance en 2017 avec une progression de ses ventes de 4% à 6 milliards de dollars (4,86 milliards d'euros). Aucune initiative ne devrait toutefois intervenir avant 2019.

Vas Narasimhan va aussi devoir gérer les difficultés de la division générique, Sandoz, dont les ventes se sont contractées de 1% à 10,1 milliards de dollars en 2017 et devraient à nouveau reculer cette année en raison des pressions sur les prix à l'oeuvre aux Etats-Unis.

Le futur directeur général va néanmoins pouvoir s'appuyer sur les résultats globaux du groupe au quatrième trimestre 2017.

Novartis a dégagé sur les trois derniers mois de l'an dernier un bénéfice d'exploitation "core" de 3,2 milliards de dollars, en hausse de 7%, alors que les analystes interrogés par Reuters l'attendaient en moyenne à 3,17 milliards.

Le chiffre d'affaires trimestriel s'est élevé à 12,9 milliards de dollars contre un consensus Reuters à 12,6 milliards.

Les ventes du Cosentyx ont bondi à 2,1 milliards de dollars sur l'ensemble de 2017, soit une hausse de 84%, tandis que celles de l'Entresto, qui ont déçu depuis son lancement en 2015, ont enfin atteint l'objectif fixé en interne de 507 millions de dollars.

"(L'effet de) Cosentyx, Entresto et d'une nouvelle vague de (traitements en phase de) lancement semble devoir être amplifié par le redressement plus vigoureux que prévu d'Alcon", commente Jeffrey Holford, analyste chez Jefferies.

Le titre, qui a pris environ 17% sur les 12 derniers mois, gagne 2,75% à 85,90 francs vers 10h30 GMT, à son meilleur niveau depuis juin 2016. Il affiche ainsi la plus forte hausse de l'indice SMI à Zurich et du Stoxx 50 en Europe, qui prennent respectivement 0,54% et 0,24% à ce stade.

Novartis prévoit de verser un dividende en hausse à 2,80 francs au titre de l'exercice 2017, contre 2,75 francs l'année précédente.

Son concurrent bâlois Roche, confronté lui aussi à des expirations de brevets mais avec un catalogue de traitements expérimentaux suscitant des interrogations, publiera ses comptes le 1er février.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)