Première mesures retenues pour relancer l'apprentissage

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(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a retenu quatre propositions du rapport issu des concertations sur l'apprentissage, qui fait l'objet d'une profonde réforme avec celles de la formation professionnelle et l'assurance chômage, a annoncé mercredi la ministre du Travail.

La présidente de la concertation sur l'apprentissage, Sylvie Brunet, a présenté mardi une quarantaine de propositions pour faciliter l'accès à cette voie de formation que la ministre veut utiliser comme levier pour s'attaquer au chômage des jeunes.

Ce taux était de 24,6% en France 2016 pour les 15-24 ans selon l'OCDE. "Il faut une révolution. On a 1,3 millions jeunes qui sont aujourd'hui ni en emploi, ni en formation et qui sont chez eux sans pouvoir se projeter dans l'avenir", a dit Muriel Pénicaud sur Europe 1. "Il y a un impératif absolu".

La première des propositions retenues par la ministre est l'obligation de rendre publique une série d'indicateurs sur l'insertion professionnelle, la rémunération moyenne à l'embauche à l'issue du diplôme, la qualité et les performances des centres de formation d'apprentis (CFA).

La deuxième est de pouvoir commencer un contrat d'apprentissage tout au long de l'année. "Aujourd'hui, un jeune ou une entreprise qui rompt le contrat de travail (...), on leur dit qu'il faut attendre septembre prochain", ajoute-t-elle. "Il y a des jeunes qui ont 16 ans, 18 ans, 20 ans, qui perdent une année. C'est beaucoup, une année à 16 ans".

Elle soutient l'idée de valoriser davantage les maîtres d'apprentis et de leur garantir une formation. Le rapport va cependant plus loin en recommandant de leur verser une indemnisation minimale.

Elle souhaite enfin fluidifier le financement. "On va garantir que pour tout jeune et toute entreprises qui veut signer un contrat d'apprentissage, le financement existe."

La ministre se dit confiante quant à la possibilité de trouver une solution sur la question de la gouvernance, objet d'un bras de fer entre le patronat et les régions.

"On ne peut pas avoir d'apprentissage sans entreprise et sans branche puisque c'est un contrat de travail", a précisé Muriel Pénicaud. "Mais on a aussi besoin des régions (...). Il faut veiller (à ce) qu'on puisse avoir des centres de formation aussi bien en Seine-saint-Denis que dans la Creuse."

Les arbitrages ministériels devraient être rendus sur ces sujets d'ici une quinzaine de jours.

La ministre a écarté la proposition de création d'une agence de l'apprentissage qui devait orienter les familles et accompagner le jeune tout au long de son parcours.

Elle est ouverte cependant à l'idée de supprimer la limite d'entrée en apprentissage à 26 ans, une mesure décriée par la CGT qui souhaite que cela reste une formation initiale.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)