De nouvelles accusations d'agressions sexuelles au sein d'Oxfam

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De nouvelles accusations d'agressions sexuelles au sein d'oxfam[reuters.com]
(Crédits : Simon Newman)

LONDRES (Reuters) - L'ONG britannique Oxfam fait face mardi à de nouvelles accusations d'agressions sexuelles après les révélations d'une ancienne collaboratrice, qui dénonce une "culture de l'abus sexuel".

Ancien cadre de l'ONG, Helen Evans rapporte plusieurs cas d'agression sexuelle, dont celui d'un ancien humanitaire accusé d'avoir forcé une femme à des relations sexuelles en échange de secours.

"J'ai du mal à comprendre pourquoi ils n'ont pas immédiatement répondu aux appels demandant plus de moyens", a elle dit dans un entretien à Channel 4, ajoutant que cela avait mis des gens en danger.

L'ancienne collaboratrice cite une étude réalisée par Oxfam dans trois pays, dont le Soudan du Sud, montrant que près de 10% des membres du personnel humanitaire ont été victimes d'une agression sexuelle, ont été témoin ou victime d'un viol ou d'une tentative de viol par un collègue.

Réagissant aux accusations d'Helen Evans, Oxfam a déclaré que son travail avait conduit l'ONG à prendre des mesures concrètes visant à améliorer sa gestion des problèmes de "protection".

"Nous regrettons de ne pas avoir réagi plus vite et plus efficacement aux inquiétudes d'Helen", a dit l'ONG dans un communiqué, précisant avoir doublé ses effectifs dans les équipes de protection, passant de deux à quatre.

Le Times a révélé vendredi que des humanitaires avaient eu recours à des prostituées alors qu'ils étaient en mission à Haïti après le tremblement de terre de 2010.

Oxfam a déclaré avoir lancé une enquête en interne dès la découverte des faits en 2011 et que quatre personnes avaient été licenciées et que trois avaient démissionné.

La directrice adjointe de l'ONG, Penny Lawrence, a démissionné lundi, admettant n'avoir pas réagi comme il l'aurait fallu après les inquiétudes soulevées par le comportement du personnel humanitaire au Tchad et en Haïti.

La secrétaire d'Etat britannique au développement international, Penny Mordaunt, a menacé de cesser la contribution financière du gouvernement à l'organisation, d'un montant annuel de 32 millions de livres par an (36 millions d'euros).

(Alistair Smout, Arthur Connan pour le service français)