Coup d'envoi du projet de "transformation" de la Santé

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Coup d'envoi du projet de transformation de la sante[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Edouard Philippe a lancé mardi les travaux pour une transformation "globale, cohérente, méthodique" du système de santé français, qu'il juge menacé.

Le Premier ministre a ouvert avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn cinq chantiers : qualité et pertinence des soins, modes de financement et régulation, numérique, formation et qualité de vie au travail des professionnels de santé, organisation territoriale.

Une concertation avec tous les acteurs se tiendra de mars à mai pour établir une feuille de route détaillée avant l'été.

"Notre objectif : passer d'un système cloisonné, fondé sur les soins curatifs tarifés à l'acte, une course aux volumes, à un système tourné vers la prévention, la qualité, l'accès aux soins", a résumé le chef du gouvernement.

Agnès Buzyn a mis en avant quatre faiblesses du système : investissement trop faible dans la prévention, cloisonnement entre ville, hôpital et médico-social, dispersion des ressources et hospitalisations en trop grand nombre.

Ces faiblesses s'inscrivent dans un contexte social et financier difficile, marqué par l'épuisement d'une partie du personnel hospitalier et la contrainte des dépenses de santé pour réduire les déficits publics.

L'exécutif souhaite "corriger" la tarification à l'activité (T2A) dont les dérives entraînent une inflation du nombre d'actes et mener, plus globalement, "une réforme en profondeur de la tarification des soins quel que soit le secteur : ville, hôpital, médico-social".

Une équipe proposera des modèles de financements nouveaux d'ici fin 2019.

Des indicateurs de qualité des parcours de soins seront testés pour les dix pathologies les plus fréquentes comme le diabète ou l'insuffisance rénale et ils seront systématisés l'an prochain.

Une mission de simplification et des travaux sur la numérisation seront lancés. L'objectif est de permettre d'ici 2022 l'accessibilité pour chaque patient à ses données médicales, la dématérialisation de toutes les prescriptions et la simplification du partage de l'information entre les professionnels de santé.

Le gouvernement souhaite "profondément réformer" le numérus clausus et la première année de médecine, et mènera pour ce faire une concertation qui doit aboutir avant la fin de l'année.

Un rapport sur le "service sanitaire des étudiants en santé" souhaité par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle sera rendu public fin février avec l'objectif de le déployer à la rentrée universitaire 2018.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)