Trump sommé par son camp de ne pas renvoyer le procureur Mueller

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Trump somme par son camp de ne pas renvoyer le procureur mueller[reuters.com]
(Crédits : Aaron Bernstein)

par Susan Cornwell et Doina Chiacu

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a été mis en garde dimanche par des sénateurs de son camp qui lui ont demandé de ne pas limoger le procureur spécial Robert Mueller qui dirige l'enquête sur les soupçons d'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle 2016 et de laisser les enquêteurs fédéraux faire leur travail.

Depuis le renvoi vendredi de l'ancien directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe, deux jours avant son droit à un départ à la retraite complète, le président républicain a renouvelé ses attaques via Twitter à la fois contre le Bureau fédéral d'enquêtes et contre l'enquête de Robert Mueller.

Le sénateur républicain Jeff Flake, habituellement très critique à l'encontre du président, a déclaré que les derniers commentaires de Donald Trump semblaient préparer le terrain à un limogeage de Robert Mueller.

"Je ne sais pas quels sont les buts sur Mueller, mais on semble s'acheminer vers cela, et j'espère seulement qu'on n'ira pas jusque là, parce que ce n'est pas possible. Nous, au Congrès, nous ne pouvons accepter cela", a déclaré Jeff Flake lors de l'émission "State of the Union" sur CNN.

Un autre sénateur républicain, Lindsey Graham, a déclaré que si Donald Trump devait renvoyer Robert Mueller, cela marquerait "le début de la fin de sa présidence".

Dans une série de tweets ce week-end, Donald Trump a accusé la direction du FBI de mensonges, de corruption et de divulguer des informations confidentielles. Il a qualifié l'enquête russe de chasse aux sorcières politiquement motivée.

"L'enquêteur Mueller n'aurait jamais dû commencer, en ce sens qu'il n'y a pas eu collusion et qu'il n'y a pas eu crime", a déclaré le président samedi. Dimanche, il s'en est pris à l'ancien directeur du FBI James Comey et à Andrew McCabe. Ces deux dirigeants de la police judiciaire fédérale ont participé à l'enquête sur la Russie et ont tous deux été limogés.

FRUSTRATION

Les services de renseignement américains ont conclu que Moscou avait mené une campagne d'influence visant à orienter l'élection présidentielle de 2016 dans un sens favorable à Donald Trump au détriment de sa concurrente démocrate Hillary Clinton. Robert Mueller a été nommé pour enquêter sur cette ingérence russe et voir s'il y a eu collusion à cette occasion avec l'équipe de campagne du candidat Trump.

Samedi, l'avocat personnel de Donald Trump, John Dowd, a demandé au responsable du département de la Justice qui supervise Robert Mueller, Rod Rosenstein, de "mettre fin à l'enquête sur les allégations de collusion russe fabriquées par le patron de McCabe, James Comey."

L'élu républicain Trey Gowdy, qui siège à la Chambre des représentants, a fustigé l'avocat dans un entretien à la chaîne de télévision "Fox News Sunday."

"Franchement, je pense que l'avocat du président ne lui rend pas service quand il dit ça et quand il présente l'enquête de cette façon", a déclaré Trey Gowdy. "Si votre client est innocent, M. Dowd, agissez comme ça."

Le directeur des affaires législatives de la Maison blanche, Marc Short, a déclaré que l'équipe de Donald Trump coopérait totalement dans l'enquête de Robert Mueller et que le président ne faisait qu'exprimer sa frustration croissante sur la durée de l'enquête.

Le sénateur Graham, co-auteur d'une proposition de loi visant à rendre plus difficile pour un président de limoger un procureur spécial, estime qu'il est très important que Robert Mueller soit autorisé à poursuivre son enquête sans interférence et que beaucoup de républicaines étaient d'accord avec lui.

"Pour que M. Mueller soit renvoyé, il faudrait qu'il y ait une raison. Je ne vois aucune raison quand il s'agit de M. Mueller", a déclaré Lindsey Graham sur CNN.

(Susan Cornwell; Danielle Rouquié pour le service français)