Les tensions commerciales, risque numéro un pour les gérants indique BAML

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(Crédits : Bobby Yip)

PARIS (Reuters) - Le risque d'une montée des tensions commerciales internationales est revenu au premier plan des préoccupations des investisseurs, devant l'inflation et un possible ralentissement de la croissance mondiale, ce qui influence leurs choix d'allocations d'actifs, montre mardi l'enquête mensuelle de Bank of America Merrill Lynch (BAML) auprès des gérants.

Réalisée entre le 9 et le 15 mars auprès de 176 professionnels représentant 514 milliards de dollars d'actifs sous gestion, cette enquête montre aussi que les valeurs technologiques restaient l'un de leurs compartiments privilégiés au moins jusqu'à la semaine dernière, juste avant le coup de tabac qui a fait perdre 1,84% au Nasdaq Composite lundi.

Ce secteur était surpondéré par 38% des gérants interrogés, selon l'étude.

Citée par 30% d'entre eux, la menace d'une guerre commerciale remonte au premier rang des risques pour la première fois depuis janvier 2017, précise BAML, devant l'inflation (23%) et le ralentissement potentiel de la croissance mondiale (16%).

Soixante-quatorze pour cent des investisseurs interrogés estiment que l'économie mondiale est en fin de cycle, la proportion la plus élevée enregistrée depuis la création de l'étude.

Les anticipations d'accélération de la croissance économique chutent de 19 points de pourcentage pour tomber à leur plus bas niveau depuis le référendum britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en juin 2016.

Pour autant, les gérants restent largement majoritaires (58%) à tabler une croissance de plus de 10% des bénéfices par action au cours des 12 prochains mois.

De même, les positions à l'achat sur les actions ne sont pas remises en cause et les fonds interrogés restent sous-pondérés sur les obligations et les valeurs défensives.

La réduction de l'exposition au risque s'opère par le biais d'une augmentation de la part des défensives (biens de consommation courante, immobilier, Etats-Unis, banques) dans les portefeuilles et d'une réduction de celle des cycliques.

"Des faiblesses commencent à apparaître dans le scénario haussier, les gérants de fonds évoquant les préoccupations liées au commerce international, à la stagflation et à l'endettement", résume Michael Hartnett, directeur de la stratégie d'investissement de BAML.

"Les investisseurs n'ont toutefois pas encore agi en fonction de ces craintes car les taux et les bénéfices confortent les tenants de la hausse dans leurs positions."

(Marc Angrand, édité par Patrick Vignal)