Les compagnies économiseront 50 millions d'euros sur la taxe d'aéroport

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Les compagnies economiseront 50 millions d'euros sur la taxe d'aeroport[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement ramènera le majoration liée à la taxe d'aéroport à 0,9 euro par passager au 1er avril contre 1,25 euro actuellement pour aider les compagnies aériennes françaises à améliorer leur compétitivité, a annoncé mardi la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

La baisse de cette taxe, qui sert à financer les services de sécurité, incendie et sauvetage, permettra aux compagnies aériennes d'économiser un total de 50 millions d'euros sur une année, a-t-elle précisé lors de l'ouverture des Assises du transport aérien.

Ces Assises doivent s'achever en septembre.

"Les compagnies aériennes françaises sont soumises à une pression sur les prix qui fait qu'une petite augmentation de leurs charges se répercute presque intégralement sur leur marge", lit-on dans le texte du discours d'Elisabeth Borne.

La hausse du trafic aérien permet d'absorber la baisse des recettes tirées de cette taxe puisqu'elle est calculée en fonction du nombre de passagers et de la masse de fret et de courrier.

En 2017, la croissance du trafic passager en France s'est accélérée à 5,7% contre 3,1% en 2016, tout en restant inférieur au rythme moyen de l'Union européenne, selon l'Union des aéroports français (UAF).

"C'est une première mesure qui va dans le bon sens, mais on espère d'autres mesures puisque nos déficits de compétitivité sont importants" a déclaré à Reuters Nicolas Paulissen, délégué général de l'UAF, citant notamment l'attente des passagers aux contrôles de sécurité.

DROITS DE TRAFIC

Le commissaire aux participations d'Etat a déclaré jeudi dernier que le gouvernement présenterait dans le courant du printemps ses choix définitifs concernant une éventuelle privatisation de Groupe ADP, exploitant des aéroports de Roissy et d'Orly, une perspective qui fait craindre aux compagnies aérienne des hausses de redevances.

"Si d'aventure elles ne traitaient pas clairement du destin de Groupe ADP et particulièrement de sa privatisation, les Assises du transport aérien ne constitueraient plus qu'une mascarade politique", a déclaré de son côté dans un communiqué Christophe Tharot, président du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) France ALPA.

Alors que le transport aérien n'est pas couvert par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les compagnies aériennes françaises doivent faire face à des concurrentes ne respectant pas toutes les règles d'"une concurrence loyale", a ajouté la ministre.

"Une réponse réside dans la politique de droits de trafic, qui est parfois mal comprise et que je souhaite voir mieux partagée", a ajouté la ministre.

Les compagnies aériennes extérieures à l'Union européenne (UE) risquent de voir leur droit à desservir les pays de l'UE révoqué si elles s'engagent dans des pratiques commerciales inéquitables, si un projet adopté mardi par la commission des Transports du Parlement européen entre en vigueur.

Le pavillon français a perdu 17 points de part de marché depuis 2000 et ne capte que 10% de la croissance annuelle du marché domestique, constate aussi Elisabeth Borne.

Elle a dit souhaiter aussi que ces Assises, qui comportent des groupes de travail thématiques, abordent les questions d'emploi et de formation pour répondre à la pénurie de main d'oeuvre, notamment chez les pilotes, et permettent d'engager le débat sur une convention collective de branche pour les personnels navigants.

L'intersyndicale d'Air France a appelé à deux jours de grève, les 23 et 30 mars, prévenant que le mouvement pourrait encore se durcir en avril pour obtenir une hausse de 6% des salaires.

(Cyril Altmeyer, édité par Simon Carraud)