Référendum ultra-serré aux Pays-Bas sur la surveillance d'internet

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Referendum ultra-serre aux pays-bas sur la surveillance d'internet[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

AMSTERDAM (Reuters) - Les Néerlandais étaient appelés mercredi à se prononcer par référendum sur le droit des agences de renseignement à surveiller et collecter les données sur internet mais les résultats disponibles ne permettent pas encore de déterminer l'issue de la consultation.

Après dépouillement de 83% des suffrages, les résultats communiqués jeudi aux premières heures donnent le "non" en tête avec 48,9% des voix contre 47,2% pour le "oui".

Un sondage réalisé à la sortie des urnes pour la chaîne publique NOS indiquait dans la soirée que le "oui" l'emporterait de justesse.

Cette consultation, dont le résultat n'est pas contraignant, est intervenue en plein scandale sur le siphonnage des données personnelles de millions d'utilisateurs de Facebook aux Etats-Unis.

Le Premier ministre Mark Rutte, qui appelait à voter "oui", a déclaré mardi lors d'un débat télévisé qu'il prendrait le résultat du référendum très au sérieux, sans pour autant s'engager à le suivre.

Le projet de loi très controversé prévoit que les agences de renseignement néerlandaises pourront surveiller une région entière ou la totalité d'un réseau de communication, conserver les données collectées pendant trois ans et les partager avec les services de renseignement de pays alliés.

Ses détracteurs estiment qu'elle conduirait à des violations de la vie privée et le Conseil d'Etat, principal organe consultatif du gouvernement et tribunal administratif suprême du pays, a d'ores et déjà estimé que le champ de collecte des données était disproportionné et contredisait potentiellement la Convention européenne des droits de l'homme.

Ses partisans font valoir que les services de renseignement néerlandais ne disposent pas de moyens aussi étendus que leurs homologues en France, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. "Pensez à ce que Facebook, Google, Twitter ou Tinder savent de vous et demandez-vous si cela vous inquiète", a déclaré le chef de l'agence nationale de renseignement, Rob Bertholee, dans une interview accordée au journal De Telegraaf.

(Toby Sterling; Tangi Salaün Et Henri-Pierre André pour le service français)