Cambodge : Appel de 45 pays pour la tenue d'élections équitables

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PHNOM PENH (Reuters) - Quarante-cinq pays ont appelé le Cambodge à autoriser à nouveau le principal parti d'opposition, à libérer son dirigeant emprisonné et à garantir que les élections prévues en juillet soient libres et honnêtes.

Cet appel est contenu dans une déclaration conjointe sur la situation des droits de l'homme au Cambodge, lue par la Nouvelle-Zélande au nom d'un groupe de 45 pays, dont les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Australie.

Selon ces pays, l'optimisme qui prévalait par le passé a "laissé place à une vive préoccupation" face au recul des droits civiques et politiques au Cambodge.

La déclaration, qui a été lue au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, mercredi à Genève, appelle le gouvernement cambodgien à rétablir la formation d'opposition PSNC (Parti du sauvetage national du Cambodge) et tous ses membres élus.

Plusieurs dizaines de députés d'opposition ont été interdits d'activité lorsque la Cour suprême du Cambodge a dissous le PSNC l'an dernier, décision qui a été largement condamnée par la communauté internationale.

Le chef de file du PSNC, Kem Sokha, a été arrêté en septembre dernier et accusé de trahison et de collusion avec les Américains en vue de renverser le gouvernement du Cambodge. Il rejette ces accusations, tout comme l'a fait l'ambassade des Etats-Unis à Phnom Penh. S'il est reconnu coupable, Kem Sokha encourt une peine de 30 ans de prison.

"Nous demandons au gouvernement royal du Cambodge de prendre toutes mesures nécessaires, avant qu'il ne soit trop tard, pour faire en sorte que les élections de 2018 soient libres, honnêtes et crédibles", lit-on dans la déclaration des 45 pays.

"Nous sommes tout particulièrement préoccupés par les conditions de détention du chef de l'opposition, Kem Sokha, depuis son arrestation arbitraire : il serait placé en isolement, sans bénéficier d'un accès convenable aux soins de santé, soumis à des méthodes de surveillance intrusives et à d'autres conditions comme la présence permanente de lumière", lit-on dans la déclaration, qui "appelle à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, dont Kem Sokha".

Le porte-parole du gouvernement cambodgien, Phay Siphan, a déclaré que Phnom Penh ne se soumettrait pas à des exigences formulées par des pays étrangers, et a parlé à propos de la déclaration d'une "violation de la souveraineté du Cambodge".

(Prak Chan Thul; Eric Faye pour le service français)