Le Parlement italien se réunit demain, l'avenir toujours incertain

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(Crédits : Remo Casilli)

par Crispian Balmer

ROME (Reuters) - Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la droite italienne cherchent à conclure un accord pour se partager les présidences de la Chambre des députés et du Sénat, à la suite des élections législatives du 4 mars qui n'ont permis de dégager aucune majorité.

La session du nouveau Parlement s'ouvre vendredi, alors que les véritables négociations en vue de former une coalition gouvernementale n'ont pas encore débuté et pourraient même attendre le résultat des élections de la fin avril dans les régions du Frioul-Vénétie julienne, autour de Trieste, et du Molise, dans le sud du pays. Ces deux régions sont actuellement détenues par le Parti démocrate de centre gauche (au pouvoir).

Les accords éventuels sur les présidences de la Chambre et du Sénat donnent habituellement un indice sur la composition des futures coalitions mais les résultats du 4 mars ne permettent guère de faire des pronostics.

"Il est impossible de prévoir ce qui va se passer et quiconque dit le contraire est un menteur", résume Giovanni Orsina, professeur d'histoire à l'Université Luiss de Rome.

La coalition de droite, rassemblant notamment la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, est arrivée en tête des élections, mais loin de pouvoir avoir une majorité au Parlement.

Le premier parti politique du pays est le M5S anti-système de Luigi Di Maio.

NÉGOCIATIONS DIFFICILES

Des contacts préliminaires entre la droite et le M5S ont débouché sur un accord verbal réservant la présidence de la Chambre des députés à un élu du M5S et celle du Sénat à la droite.

Si ce plan est respecté, les présidents des deux chambres devraient être désignés d'ici le début de la semaine prochaine, ce qui permettra au président de la République, Sergio Mattarella, de lancer ses consultations sur la formation du nouveau gouvernement.

Rien n'est sûr à ce sujet car la droite propose à la présidence du Sénat Paolo Romani, membre de Forza Italia, ancien ministre de Silvio Berlusconi en 2010 et 2011. Mais Paolo Romani a eu des ennuis avec la justice pour des détournements de fonds et le M5S pourrait rechigner à le soutenir.

Sergio Mattarella, à l'issue de ses consultations, devra confier à une personnalité la charge de former un nouveau gouvernement, une tâche qui s'annonce longue et difficile.

"Une coalition, ça veut dire des compromis et un prix à payer (...) Et personne ne voudra en lâcher trop avant les élections régionales fin avril", explique un responsable de la Ligue.

Les principaux scénarios envisagés sont un accord entre le M5S et le Parti démocrate, un accord entre le M5S et la droite ou un accord entre le Parti démocrate et la droite.

Si aucun compromis ne peut être trouvé entre les formations politiques, le président de la République pourra demander à des "techniciens" de former le prochain gouvernement, avec un mandat limité dans le temps, ou alors convoquer de nouvelles élections législatives à l'automne prochain.

(Avec Antonio Denti, Guy Kerivel pour le service français)