GSK se retire de la course pour les actifs de Pfizer

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(Crédits : Toby Melville)

par Martinne Geller

LONDRES (Reuters) - GlaxoSmithKline a annoncé vendredi s'être retiré de la course pour le rachat des actifs de santé grand public de Pfizer, une décision qui met en péril le processus de mise aux enchères dont le laboratoire américain espérait tirer une vingtaine de milliards de dollars (16 milliards d'euros).

Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat s'il y avait encore des candidats en lice pour cette activité, qui inclut notamment l'antalgique Advil et les vitamines Centrum, en cedtte fin de dernière semaine de dépôt des offres fermes.

Le groupe pharmaceutique britannique était considéré comme favori pour la reprise des actifs de Pfizer, après l'abandon de son grand rival Reckitt Benckiser mercredi.

"Même si nous continuons à passer en revue les opportunités qui pourraient accélérer notre stratégie, elles doivent respecter nos critères de retours et ne pas remettre en question nos priorités en matière d'allocation de capital", a dit la directrice générale de GSK, Emma Walmsley.

Ce retrait a provoqué une forte progression de l'action GSK qui gagnait 3,47% vers 10h30 GMT, alors que la Bourse de Londres perdait 0,8%. Certains investisseurs craignaient que le dividende ne soit affecté en cas de rachat des actifs de Pfizer.

Des sources proches du dossier ont indiqué jeudi qu'il était possible que Pfizer reçoive encore des offres, mais que le groupe américain pourrait aussi décider de ne plus vendre.

Pfizer a redit vendredi qu'il continuait d'évaluer les alternatives pour son activité, c'est-à-dire une scission, une vente ou toute autre transaction, ou encore de la conserver.

"Nous n'avons pas encore pris de décision mais nous pensons toujours en prendre une en 2018", a dit un porte-parole.

Pfizer est le cinquième acteur mondial dans la santé grand public, avec 2,5% de ce marché dopé par le vieillissement de la population et l'intérêt croissant pour le bien-être et la santé.

La mise en vente de cette activité n'arrive pas au bon moment pour GSK et Reckitt, sachant que le prix demandé, d'environ 20 fois le résultat opérationnel de l'activité selon les analystes de Bernstein, va à l'encontre de la nécessité d'une discipline financière stricte pour les deux groupes.

Le rachat des actifs de Pfizer aurait été la décision la plus audacieuse de Emma Walmsley, qui a pris les rênes de GSK en avril dernier. Mais les investisseurs étaient partagés en ce qui concerne la logique d'une telle opération, certains redoutant en outre qu'elle n'entraîne une baisse du dividende.

Le rachat d'actifs grand public à un prix raisonnable aurait pu être une manière à faible risque de doper les résultats, l'effet de taille étant décisif dans ce secteur, mais il aurait pu aussi détourner GSK du travail de redressement en cours de sa division pharmaceutique, son coeur de métier.

GSK gère sa division santé grand public au sein d'une filiale commune avec Novartis, ce qui complique en outre toute acquisition sur ce segment d'activité. Novartis a la possibilité de céder sa participation de 36,5%, qui représente environ 10 milliards de dollars, depuis ce mois-ci, même si le groupe a fait savoir qu'il n'était pas pressé de le faire.

(Paul Sandle et Martinne Geller, Juliette Rouillon pour le service français)