Le président de Montpellier III en appelle à l'Etat

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Examens reportes a l'universite de nanterre[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le président de l'université Paul-Valéry-Montpellier III, un des principaux foyers de la contestation étudiante, en a appelé lundi à la responsabilité de l'Etat pour rétablir l'ordre dans son établissement.

A l'université de Paris-Nanterre, des étudiants protestant contre la réforme de l'accès aux études supérieures ont pour leur part bloqué lundi matin des bâtiments et empêché la tenue de cours et d'examens, a-t-on appris auprès de la direction.

A Montpellier, où les serveurs informatiques de l'université ont été vandalisés la semaine dernière, entraînant la suspension d'examens à distance, des étudiants et des "éléments extérieurs" se sont introduits ce week-end sur le campus à la suite d'une manifestation qui a dégénéré en violences samedi, déclare le président de Paul-Valéry dans un communiqué adressé lundi au personnel enseignant et aux étudiants.

"Ce matin, de nouveau, entre 100 et 150 étudiant-e-s se sont encore introduits sur le site, tout aussi illégalement", écrit Patrick Gilli, qui précise avoir demandé au personnel de ne pas venir en raison d'"informations inquiétantes (...) sur les risques de violences dans l'établissement", fermé depuis samedi, et la découverte de pavés et de bâtons.

"Il faut maintenant que l'Etat prenne les responsabilités qui lui reviennent", ajoute le président de l'université.

Il précise qu'il a demandé au milieu de la semaine dernière un référé du tribunal administratif demandant le recours aux forces de l'ordre.

Les étudiants grévistes protestent contre la réforme de l'accès à l'université. Mais d'autres revendications semblent également s'être greffées sur ce mot d'ordre.

TOLBIAC TOUJOURS BLOQUÉ

"Depuis l'attaque des serveurs, nous sommes désormais bien loin de la revendication contre une loi de l'enseignement supérieur", écrit Patrick Gilli.

A Paris, le site Tolbiac de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne est également toujours occupé. Le président de Paris I, Georges Haddad, a lui aussi demandé l'intervention de la police dès le 9 avril. Mais la préfecture de police a jusqu'ici estimé que les conditions "techniques et d'opportunité" n'étaient pas réunies pour une telle intervention.

"Ce matin, plusieurs bâtiments sont en cours de blocage", a pour sa part annoncé sur Twitter le service de communication de l'université de Paris-Nanterre. "Les partiels et cours prévus aujourd'hui dans les bâtiments concernés n'auront pas lieu et seront reportés."

Selon une porte-parole de la présidence de l'université de Paris-Nanterre, plus de la moitié des bâtiments du campus sont bloqués par de petits groupes d'étudiants, qui ont utilisé pour ce faire du mobilier et des poubelles.

Cent à 150 étudiants se sont par ailleurs rassemblés devant le bâtiment administratif pour demander la démission du président de l'université, Jean-François Balaudé, qui a fait appel aux forces de l'ordre le 9 avril pour expulser un groupe de manifestants qui occupaient un bâtiment, a-t-elle précisé à Reuters.

Les examens partiels qui devaient avoir lieu ce lundi ne sont que le prélude aux deux grosses semaines d'examens prévues après le 1er mai, précise-t-on de source proche de la présidence de l'université de Paris-Nanterre.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)