Manifestations à Dakar contre une nouvelle loi électorale

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DAKAR (Reuters) - Des centaines de personnes ont manifesté jeudi dans le centre de Dakar pour protester contre une modification de la loi régissant l'élection présidentielle au Sénégal, tandis que le débat au Parlement a tourné à la querelle.

Le nouveau projet de loi prévoit que toute candidature à l'élection présidentielle doit, pour être validée, recueillir les signatures d'au moins 1% du nombre de votants inscrits sur les listes électorales de chacune des 14 régions du pays, soit 60.000 signatures.

Adopté à l'unanimité des 140 votants présents au Parlement, après que l'opposition a boycotté le vote, le projet de loi doit désormais être promulgué par le président Macky Sall.

Les scènes de troubles sont rares au Sénégal, vu comme un symbole de stabilité et de démocratie en Afrique de l'Ouest.

Des pneus ont notamment été brûlés, avant que la police n'intervienne pour disperser les manifestants en utilisant du gaz lacrymogène. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés.

Ces manifestations interviennent moins d'un an avant l'élection présidentielle, prévue en février prochain, lors de laquelle Sall briguera un second mandat.

La nouvelle loi va permettre d'éviter que l'élection ne devienne "chaotique" en empêchant de se présenter des candidats n'ayant aucune chance de l'emporter, a affirmé à Reuters un membre du parti au pouvoir, Abdou Mbow.

Les élections parlementaires organisées l'an dernier ont été perturbées à cause du nombre de listes de candidats (47) parmi lesquelles les votants devaient choisir.

Cette loi est une manière pour le président Sall de faire taire l'opposition, estiment des membres de l'opposition.

"C'est une dictature", a déclaré l'un des manifestants, Baba Kane, un commerçant âgé de 40 ans.

(Diadie Ba, Sofia Christensen, Jean Terzian pour le service français, édité par Tangi Salaün)