UBS : La gestion de fortune gâte la performance de la BFI

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Ubs: benefice net en hausse de 19% et meilleur que prevu au 1er trimestre[reuters.com]
(Crédits : Arnd Wiegmann)

par Brenna Hughes Neghaiwi

ZURICH (Reuters) - UBS a déçu les investisseurs lundi car si le pôle banque d'investissement a brillé au premier trimestre, la gestion de fortune a en revanche fait moins bien que prévu.

La première banque suisse a annoncé un bénéfice net trimestriel en hausse de 19%, la banque d'investissement ayant géré des marchés turbulents mieux que ses concurrentes.

Mais il se trouve qu'UBS donne depuis plusieurs années la priorité à la gestion de fortune, dont elle est devenue le leader mondial, et son concurrent Crédit Suisse, qui publie ses comptes mercredi, fait de même.

La gestion de fortune a enregistré une collecte nette de 19 milliards de francs au premier trimestre mais son bénéfice imposable, de 1,13 milliard de francs, est inférieur au consensus.

La gestion de fortune représente plus de la moitié du résultat d'exploitation d'UBS et la banque d'investissement moins du tiers.

La performance décevante de la gestion de fortune, une hausse des coûts et les perspectives prudentes livrées par la banque font que l'action perd 3% environ vers 12h00 GMT en Bourse de Zurich.

Nombre de banques d'investissement ont subi le contrecoup, durant les premiers mois de l'année, d'un regain de volatilité des marchés financiers, peu propice à des transactions telles que des introductions en Bourse par exemple.

Mais UBS s'en est très bien tirée sur ce segment, en particulier en Asie. Elle a compensé une baisse des revenus tirés du conseil en IPO en multipliant les transactions d'ordre privé, ce qui a permis à la banque d'investissement d'augmenter son bénéfice imposable de 23%.

La banque souligne toutefois que le protectionnisme et les tensions politiques internationales altèrent la confiance des investisseurs.

"Après le pic de volatilité, nous avons vu naturellement nos clients devenir un peu plus défensifs", a noté le directeur financier Kirt Gardner. "Leur optimisme a été un peu entamé et cela se voit aussi au deuxième trimestre".

"La qualité des résultats est pire que prévu", a dit un trader. "UBS veut devenir l'étalon de la gestion de fortune, alors qu'elle n'a précisément pas fait aussi bien qu'elle l'aurait voulu. Au contraire, c'est la banque d'investissement, qu'elle veut réduire, qui s'est distinguée".

UBS a dégagé un bénéfice global de 1,51 milliard de francs suisses (1,26 milliard d'euros), supérieur au consensus Reuters qui était de 1,373 milliard de francs.

La banque a ajouté que son programme de rachat d'actions déjà annoncé débuterait au deuxième trimestre.

(Wilfrid Exbrayat et Véronique Tison pour le service français)