Toronto : Le suspect a laissé un message énigmatique sur Facebook

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Toronto: le suspect presente aujourd'hui a la justice[reuters.com]
(Crédits : Stringer .)

TORONTO (Reuters) - Le conducteur de la camionnette qui a fauché des passants lundi à Toronto, faisant dix morts et quinze blessés, a été présenté mardi matin au tribunal, et la police a dévoilé qu'il avait laissé peu avant son passage à l'acte un "message énigmatique" sur Facebook.

Alek Minassian, un étudiant de 25 ans, a été conduit au tribunal à 10h00 locales (14h00 GMT). Les yeux baissés, il a écouté les procureurs énumérer les dix chefs d'inculpation pour assassinat et 13 chefs d'inculpation de tentative d'assassinat retenus contre lui.

A Ottawa, le Premier ministre Justin Trudeau s'est adressé à la presse devant le siège du Parlement, appelant la population à ne pas céder à la peur. "Nous devons faire tout notre possible pour assurer la sécurité des Canadiens tout en restant fidèles à nos valeurs et aux libertés qui nous sont chères", a-t-il dit.

"Quant aux motivations, ça va prendre du temps pour comprendre ce qui était dans la tête de l'agresseur", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a souligné que le niveau d'alerte dans le pays n'avait pas été modifié et que cette affaire ne changeait pas les dispositifs de sécurité en vue du sommet du G7 prévu en juin à Charlevoix, au Québec.

Les drapeaux canadiens ont été mis en berne au Parlement ainsi qu'à la mairie de Toronto. Sur les lieux du drame, des fleurs et des messages ont été déposés par des anonymes.

Certaines précisions ont été apportées mardi sur la nationalité des victimes. Un représentant du ministère des Affaires étrangères à Séoul a déclaré que deux Sud-Coréens étaient au nombre des morts et un autre au nombre des blessés.

L'ambassade de Jordanie à Ottawa a dit quant à elle mardi qu'un Jordanien avait été tué dans l'attaque au fourgon-bélier.

Les motivations du suspect ne sont pas connues. Le ministre canadien de la Sécurité, Ralph Goodale, a déclaré que cette affaire ne présentait apparemment aucun lien avec une menace pour la sécurité nationale.

Un message posté par Minassian sur Facebook pourrait receler la clé du mystère quant au mobile de son attaque.

"L'accusé a posté un message énigmatique sur Facebook quelques minutes avant" de passer à l'acte, a dit un gradé de la police lors d'une conférence de presse à Toronto.

Facebook a confirmé que Minassian avait publié un message qui utilisait la formule "incel rebellion" - incel étant un raccourci utilisé dans les messages claviers pour "involuntary celibacy", autrement dit "chasteté non souhaitée".

Citant des représentants du gouvernement, Radio-Canada a déclaré que Minassian n'était lié à aucun groupe extrémiste.

(Allison Martell et Anna Mehler Paperny, avec Andrea Hopkins à Ottawa; Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français)