Migrants : Arrestation de passeurs présumés en Bosnie et Croatie

reuters.com  |   |  375  mots

SARAJEVO (Reuters) - Une vingtaine de personnes soupçonnées de faire partie d'un réseau ayant fait entrer clandestinement 200 migrants dans les pays de l'Union européenne ont été interpellées en Bosnie et en Croatie, a annoncé le procureur de Bosnie-Herzégovine.

Les migrants, pour la plupart originaires de Turquie, gagnaient d'abord la Bosnie, puis entraient dans l'UE via la Croatie voisine pour ensuite gagner l'Europe de l'ouest. Le réseau était surveillé par la police depuis le début 2018, selon le communiqué du procureur.

Les organisateurs du réseau, de nationalité turque et kosovare, demandaient aux candidats au départ plus de 10.000 de marks convertibles de Bosnie-Herzégovine (5.100 euros).

Parmi les personnes arrêtées figurent également 11 ressortissants croates et un Bosniaque, a déclaré la police croate aux médias locaux.

La route dite des Balkans, qui passe par la Turquie, la Grèce et les ex-pays yougoslaves, a été fermée en 2016, la Turquie ayant accepté de bloquer les migrants arrivés sur son sol en échange d'une aide de l'UE et d'une promesse de suppression des visas pour les Turcs voulant se rendre dans l'Union européenne.

Jusqu'à récemment, les rares qui faisaient encore le voyage évitaient la Bosnie et ses montagnes. Mais ce pays pauvre, qui a une frontière de 1.000 km avec la Croatie, est devenu peu à peu une voie de passage alternative au départ de la Turquie, via la Grèce, l'Albanie et le Montenegro, ainsi que pour ceux qui se retrouvent bloqués en Serbie.

Selon les chiffres publiés par les autorités cette semaine, 1.139 migrants, pour la plupart originaires de Syrie, du Pakistan, de Libye et d'Afghanistan, sont entrés en Bosnie depuis le début de 2018 et presque autant ont été interceptés aux frontières.

La Bosnie explique qu'elle ne pourra pas faire face à la forte augmentation du nombre de migrants attendus avec la hausse des températures. Le pays ne dispose que d'un centre pour les demandeurs d'asile et d'un autre pour les migrants clandestins. Tous les deux sont pleins.

Selon les bénévoles qui aident les migrants, ceux-ci seraient deux fois plus nombreux que les estimations officielles.

(Maja Zuvela; Danielle Rouquié pour le service français)