SNCF : Philippe propose un rendez-vous aux syndicats le 7 mai

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Sncf: philippe invite les syndicats a le rencontrer le 7 mai[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Edouard Philippe a proposé mardi aux syndicats de la SNCF de le rencontrer le 7 mai, un rendez-vous que réclamaient les représentants des cheminots excédés par la tournure de la concertation avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

Dans un courrier adressé aux organisations représentatives, le Premier ministre dit regretter que la grève intermittente contre le projet de réforme du gouvernement se poursuive avec une dixième journée de perturbations sur le réseau ferroviaire.

"Je regrette aussi votre décision de ne plus participer aux concertations en cours, alors qu'elles étaient presque arrivées à leur terme et avaient porté leurs fruits", écrit-il dans cette lettre communiquée à la presse.

Jeudi dernier, l'intersyndicale réunissant la CGT, l'Unsa, Sud et la CFDT a décidé de suspendre sa participation à la concertation avec Elisabeth Borne et a demandé à être reçue à Matignon, où se prennent selon elle les véritables décisions.

Le gouvernement avait répondu dans un premier temps par une fin de non-recevoir.

"Parce que le pacte national ferroviaire est un engagement considérable pour le pays, je proposerai à chacune des confédérations de me rencontrer avec la ministre des Transports et vos délégations syndicales le 7 mai", lit-on dans le courrier d'Edouard Philippe.

Il précise qu'il recevra également les dirigeants de la SNCF, les représentants de la branche ferroviaire et ceux des usagers.

Après les concertations menées en mars et avril sous l'égide d'Elisabeth Borne, le gouvernement souhaite ouvrir une "deuxième étape", durant laquelle le projet stratégique de la SNCF, la future convention collective remplaçant le statut des cheminots et la question de la dette doivent être au coeur des échanges.

Edouard Philippe confirme par ailleurs la volonté de l'exécutif de reprendre progressivement la dette de la compagnie ferroviaire - 47 milliards d'euros pour la seule SNCF Réseau - à partir du 1er janvier 2020, ce qui "demandera un effort supplémentaire des contribuables".

"VRAIE NÉGOCIATION"

Lors d'une réunion interfédérale, les organisations représentatives ont décidé d'accepter l'invitation de Matignon.

"Nous attendons des échanges constructifs lors des bilatérales et une vraie négociation dans la suite avec des tables rondes tripartites (en présence du patronat-NDLR) que nous appelons de nos voeux", a déclaré le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, à la prese.

En revanche, les leaders syndicaux ne se rendront pas mercredi au ministère des Transports, où Elisabeth Borne doit tenir sa dernière réunion de concertation et présenter les conclusions de ses travaux sur "l'amélioration de la qualité du service public ferroviaire".

"Le calendrier de la grève est maintenu et reste en l'état", a-t-on dit à Reuters de source syndicale.

Le conflit a débuté le 3 avril et doit théoriquement aller jusqu'au 28 juin à raison de deux jours d'arrêt de travail sur cinq.

Le trafic était toujours perturbé mardi matin, avec deux Transiliens et deux TER en circulation sur cinq ainsi qu'un TGV et un Intercités sur trois. Pour les trains internationaux (Eurostar et Thalys), on comptait un train sur deux.

Selon la direction de l'entreprise publique, 17,87% des cheminots étaient en grève mardi en milieu de matinée, contre 22,73% jeudi dernier. Le taux de grévistes restait toutefois élevé chez les conducteurs (63,4%). Il était de 53,3% chez les contrôleurs et de 26,3% chez les aiguilleurs.

"On a un mouvement syndical qui connaît une moindre mobilisation depuis deux ou trois semaines, sauf chez les conducteurs", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sur CNEWS.

Pour le secrétaire général de CFDT Cheminots, Didier Aubert, "ni la SNCF, ni le gouvernement ne doit jouer l'idée du pourrissement". "Il n'y a pas d'érosion dans les convictions et la détermination des cheminots", a-t-il dit sur Radio Classique.

(Caroline Pailliez, Simon Carraud avec Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse et Eric Faye)