LA HAYE (Reuters) - Les procureurs du tribunal international qui juge en appel Radovan Karadzic ont demandé mardi que l'ancien dirigeant des Serbes de Bosnie soit condamné pour un second génocide, concernant l'assassinat de Croates et de Musulmans dans le cadre d'une politique d'"épuration ethnique" pendant la guerre civile de 1992-1995.

Au deuxième jour de ce procès à La Haye devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a pris la suite des tribunaux internationaux sur l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, l'accusation a également réclamé que Karadzic, condamné en première instance en mai 2016 à 40 ans de prison, soit frappé d'une peine de réclusion à perpétuité.

Il y a deux ans, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie a été reconnu coupable de dix chefs d'accusation, dont crimes de guerre et crimes contre l'humanité, ainsi que de génocide pour le massacre de 8.000 Musulmans à Srebrenica en 1995.

Il avait alors été acquitté d'une autre accusation de génocide pour des crimes commis contre les Croates et les Musulmans dans d'autres régions de Bosnie, ce que les procureurs contestent aujourd'hui.

Karadzic, 72 ans, clame son innocence et affirme que "rien n'est vrai" dans les accusations portées contre lui. Pour lui, les Serbes de Bosnie n'ont fait que se défendre lors de la guerre civile.

Le verdict est attendu d'ici la fin de l'année.

(Stephanie van den Berg; Guy Kerivel pour le service français)