GlaxoSmithKline pénalisé par les taux de change au premier trimestre

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The glaxosmithkline building in hounslow, west london[reuters.com]
(Crédits : Luke Macgregor)

par Ben Hirschler

LONDRES (Reuters) - GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé mercredi une baisse de 2% à la fois de son chiffre d'affaires et de son bénéfice au premier trimestre, le renchérissement de la livre venant contrebalancer les ventes prometteuses de son nouveau vaccin Shingrix.

Ce vaccin contre le zona, concurrent du Zostavax de Merck & Co, plus ancien et moins efficace, est une priorité pour la directrice générale Emma Walmsley, qui cherche à développer le portefeuille de médicaments du laboratoire britannique.

Les ventes du Shingrix ont atteint 110 millions de livres (126 millions d'euros) sur la période, nettement supérieures au consensus des analystes qui tablaient en moyenne sur 35 millions de livres.

GSK s'attend à ce que le Shingrix devienne son principal vaccin au fil du temps.

Le bénéfice ajusté par action du laboratoire britannique est ressorti à 24,6 pence pour un chiffre d'affaires de 7,22 milliards de livres (8,26 milliards d'euros). Les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice de 24,25 pence pour un CA de 7,24 milliards, selon des données Thomson Reuters.

Le groupe a annoncé un dividende de 19 pence pour le trimestre et il anticipe un paiement de 80 pence pour l'ensemble de l'exercice en cours.

Il a également confirmé ses objectifs si une version générique de son traitement de l'asthme Advair n'est pas lancée aux Etats-Unis en 2018. Il prévoit une hausse de 4 à 7% de son bénéfice sur l'ensemble de l'année à taux de change constants, mais un peu moindre en livres sterling.

PRIORITÉ AU PORTEFEUILLE DE MÉDICAMENTS

L'éventuel lancement en 2018 de versions génériques de son médicament phare aux Etats-Unis reste une grande incertitude, après leur rejet par l'autorité sanitaire américaine en 2017.

Le lancement d'une copie de l'Advair est tout à fait possible cette année. Mylan devrait savoir en juin si la Food and Drug Administration (FDA) approuve son générique.

En dépit cette menace et de la concurrence d'un nouveau médicament de Gilead Sciences contre le VIH, GSK estime que sa croissance se renforera dans les prochaines années, soutenue par le lancement de nouveaux produits.

Emma Walmsley, qui a pris les rênes du groupe il y a un an, cherche à étoffer le portefeuille de médicaments en développant la recherche, avec le recours à des chercheurs renommés comme Hal Barron, débauché en janvier du suisse Roche.

Ce dernier a recruté à la mi-avril Keven Sin, un spécialiste de acquisitions venu de Genentech, la filiale américaine de Roche, marquant ainsi la volonté de GSK de renforcer son portefeuille via des rachats et des accords de licence.

Le mois dernier, GSK a racheté au suisse Novartis sa participation dans leur coentreprise de santé grand public pour 13 milliards de dollars (10,4 milliards d'euros), prenant le contrôle total du producteur de l'antalgique Panadol, l'anti-inflammatoire Voltarène et des patches Nicotinell.

Mais Emma Walmsley a rappelé que les investissements iraient d'abord au développement de médicaments.

Elle a par ailleurs exclu de faire une offre sur Shire, le laboratoire britannique que Takeda Pharmaceutical se propose de racheter pour 46 milliards de livres.

Vers 12h55, l'action GSK recule de 3,30% à 1.414 pence à la Bourse de Londres, signant la plus forte baisse du Stoxx 50 en Europe et l'une des plus fortes baisses du Footsie à Londres, qui cède 0,8% à ce stade.

(Ben Hirschler, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)