Shell annonce un 1er trimestre en forte hausse mais le cash flow déçoit

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Shell annonce un bond de 42% de son benefice au 1er trimestre[reuters.com]
(Crédits : Marcos Brindicci)

LONDRES (Reuters) - Le rebond des cours du pétrole a permis à Royal Dutch Shell d'accroître son bénéfice de 42% au premier trimestre, une hausse sans précédent depuis plus de trois ans et meilleure que prévu, mais le groupe anglo-néerlandais a déçu les investisseurs avec sa génération de trésorerie.

Les attentes de bénéfice et de génération de trésorerie étaient élevées pour Shell qui a battu son grand rival américain Exxon Mobil sur les deux fronts en 2017 grâce à des réductions de coûts et mesures de rationalisation.

Le bénéfice net du premier trimestre, sur la base du coût actuel des approvisionnements et hors éléments exceptionnels, a atteint 5,322 milliards de dollars (4,371 milliards d'euros) contre 3,754 milliards un an plus tôt. Les analystes prévoyaient en moyenne un résultat de 5,277 milliards de dollars, selon un consensus fourni par le groupe.

Le cash flow opérationnel est remonté à 9,43 milliards de dollars, tout en restant inférieur à son niveau d'un an plus tôt à 9,5 milliards de dollars. Le free cash flow a peu évolué à 5,178 milliards de dollars, en deçà des attentes.

L'action Shell recule de 2,29% à 2.470,5 pence à la Bourse de Londres vers la mi-journée, a comparer à un gain de 0,80% pour Total qui a également publié ses résultats jeudi

L'indice sectoriel européen de l'énergie avance de 0,85%.

"Pour ces grands groupes, on surveille tout particulièrement le niveau de cash flow libre, surtout en sachant que le T1 est habituellement un bon trimestre", écrivent les analystes de Barclays dans une note.

Après trois années de vaches maigres, la génération de trésorerie devrait augmenter fortement cette année chez les grandes "majors" pétrolières mais elles restent prudentes dans un contexte d'incertitude sur l'évolution des prix du pétrole à moyen et long terme.

Le cours du Brent de mer du Nord s'est fortement redressé ces derniers mois pour revenir à 75 dollars le baril, au plus haut depuis la fin 2014. Au premier trimestre, le prix moyen du baril était de 67 dollars environ, en hausse de 25% par rapport aux trois premiers mois de 2017.

La production de Shell a augmenté de 2% sur cette période à 3,839 millions de barils équivalent pétrole par jour.

La compagnie pétrolière a pratiquement triplé le bénéfice de sa division de production par rapport aux trois premiers de 2017 alors que les résultats du segment de raffinage et de distribution ont fléchi de 2% en raison d'une baisse des marges dans le raffinage.

Le ratio dette/capitalisation ("gearing") s'est légèrement amélioré à 24,7% à fin mars.

(Ron Bousso, Véronique Tison pour le service français)