RPT-Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes dénoncent l'"ultimatum" du gouvernement

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Les derniers illegaux devront partir d'ici le 14 mai dit philippe[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

NOTRE-DAME-DES-LANDES, Loire-Atlantique (Reuters) - Précise que le zadiste s'exprimait devant les journalistes, § 5

Les habitants de la "zone à défendre" de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont dénoncé jeudi le "nouvel ultimatum" du gouvernement, qui veut les voir partir d'ici le 14 mai.

"Pour nous, ce n'est pas un dialogue, ni une trêve réelle, mais un nouvel ultimatum et un nouveau chantage à la destruction, au tri et à de nouvelles expulsions", a déclaré un habitant de la ZAD lors d'une conférence de presse.

Les zadistes reprochent en particulier aux services de l'État d'avoir avancé de trois semaines la date de la réunion du comité de pilotage qui devra examiner les 28 projets purement "agricoles" qu'ils ont déposé la semaine dernière en préfecture.

"Hier encore, on était à la Direction départementale des territoires et de la mer, où on parlait du 6 juin pour qu'il y ait un examen approfondi de nos fiches", a déploré Cyril Bouligand, membre du COPAIN 44, collectif d'agriculteurs opposés à l'ex-projet d'aéroport. "Cela va nous compliquer la tâche, alors qu'il nous faut du temps pour faire aboutir les projets."

"On note la trêve, mais est-ce qu'elle va être réelle ? Est-ce qu'on va continuer à avoir tous les matins des blindés qui débarquent sur la zone ?", s'est encore interrogé un zadiste devant les journalistes. "Il ne faut pas seulement que ce soit une trêve des expulsions, mais une trêve des pressions constantes et des blessés quotidiens."

Les derniers occupants illégaux du site du projet abandonné d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) - qui exigent toujours le départ des forces de l'ordre - devront être partis d'ici le 14 mai, a déclaré jeudi le Premier ministre, Edouard Philippe, sur Europe 1.

"La préfète (de Loire-Atlantique) va convoquer pour le 14 mai la première réunion du comité qui a vocation à analyser les dossiers déposés par ceux des occupants illégaux qui veulent rentrer (...) dans le droit commun", a-t-il expliqué.

"À partir du moment où ces procédures-là sont en oeuvre, ceux qui ont choisi de ne pas s'y insérer devront avoir quitté les lieux et donc il ne faut là encore douter en aucune façon de la détermination du gouvernement, elle est totale", a ajouté le Premier ministre.

(Guillaume Frouin, avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)