Collomb n'exclut pas d'interdire le concert de Médine

reuters.com  |   |  381  mots
Collomb n'exclut pas d'interdire le concert de medine[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement pourrait interdire le concert du rappeur Médine, prévu à l'automne au Bataclan, s'il y a un risque de trouble à l'ordre public, a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur.

"Nous ne sommes pas maîtres de la programmation du Bataclan mais, comme vous le savez, tout ce qui peut amener un trouble à l'ordre public peut, dans les limites de la loi, pouvoir trouver une interdiction", a déclaré Gérard Collomb lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Nous verrons d'ici le mois d'octobre mais nous saurons toujours, avec le Premier ministre, avec le gouvernement, prendre nos responsabilités", a-t-il ajouté.

La polémique enfle depuis dimanche autour de la venue du chanteur les 19 et 20 octobre prochains dans la salle où ont péri 90 personnes le 13 novembre 2015, les dirigeants du Rassemblement national Marine Le Pen et des Républicains Laurent Wauquiez, entre autres, dénonçant une atteinte à la mémoire des victimes et réclamant une déprogrammation.

Jusqu'à présent, le gouvernement se contentait d'opposer la règle de droit à ces appels, comme l'a fait lundi dernier son porte-parole Benjamin Griveaux.

Dans un texte diffusé via Twitter, Médine a renouvelé ses "condamnations passées à l'égard des abjects attentats du 13 novembre 2015 et de toutes les attaques terroristes" et fait part de son engagement contre "toutes formes de radicalisme".

Il accuse l'extrême droite de tenter "d'instrumentaliser la douleur des victimes et de leur famille", de vouloir "dicter la programmation de nos salles de concert" et "plus généralement limiter notre liberté d'expression".

De son côté, l'association de victimes des attentats du 13 novembre 2015 "Life for Paris" a rappelé sur Twitter que le Bataclan avait "aussi été victime des attentats du 13 novembre 2015" et que la salle restait "complètement libre de sa programmation, sous contrôle de la préfecture de police de Paris."

Le rappeur du Havre est l'auteur d'une chanson controversée "Don't laïk" - sortie en début d'année 2015, juste avant l'attentat contre Charlie Hebdo - dans laquelle il chante "crucifions les laïcards comme à Golgotha" et "j'mets des fatwas sur la tête des cons" et qu'il décrit comme une "caricature tendue aux fondamentalismes".

(Caroline Pailliez, avec Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)