Italie : Macron dénonce une "manipulation de l'émotion"

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Italie: macron denonce une manipulation de l'emotion[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

MOUCHAMPS, Vendée (Reuters) - Emmanuel Macron a dénoncé mercredi une manipulation de l'émotion et une provocation de la part de certains dirigeants italiens, rappelant le travail de coopération "exemplaire" entre Rome et Paris depuis un an sur la question migratoire.

Le refus du nouveau gouvernement italien de laisser accoster le navire de migrants Aquarius a provoqué de nouvelles crispations diplomatiques entre Rome et Paris qui se sont accusées respectivement d'"hypocrisie" et de "cynisme", conduisant l'Italie à convoquer l'ambassadeur de France à Rome et à annuler une rencontre prévue entre les deux ministres de l'Economie.

"On ne doit jamais céder à l'émotion que certains manipulent, comme vous bien évidement les images que nous avons vues m'ont touché et me touchent chaque jour", a déclaré le chef de l'Etat français à des journalistes en marge d'un déplacement en Vendée.

"Ça fait un an que nous travaillons main dans la main avec l'Italie de manière exemplaire, nous avons divisé par dix les arrivées par un travail en Libye, en Sahel, actif, constructif", a-t-il ajouté.

"Celui qui provoque et qui cherche la provocation, qui cherche à dire 'moi je suis plus fort que les démocrates, un bateau que je vois arriver devant mes côtes je le chasse' - si je lui donne raison, est-ce que j'aide les démocrates? N'oublions pas qui nous a parlé et interpellé, nous connaissons les mêmes", a-t-il ajouté, dans une allusion explicite aux partis de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème, qui composent le nouveau gouvernement.

"La vraie réponse est dans la politique de développement, de sécurité de démantèlement des réseaux de passeurs", a ajouté le chef de l'Etat. "Ça ne peut pas être la politique du pire qui place tout le monde sous l'empire de l'émotion en voulant donner raison à ceux qui mènent parfois les voies de l'ombre".

Prié de dire si les demandes d'excuses formulées par le ministre de l'Intérieur étaient justifiées, Emmanuel Macron n'a pas répondu.

Selon l'Elysée, la France n'a reçu à ce stade aucune demande officielle d'excuses de la part de la présidence du Conseil italien ou d'indication sur une possible annulation de la visite de Giuseppe Conte prévue vendredi à Paris.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)