L'enfermement administratif d'enfants de nouveau dénoncé

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PARIS (Reuters) - La contrôleur générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, recommande d'interdire l'enfermement d'enfants dans des centres et locaux de rétention administrative (CRA et LRA), dans un avis publié jeudi au Journal officiel.

La Cour européenne des droits de l'Homme a déjà condamné la France en 2012 pour la détention d'une famille originaire du Kazakhstan avec deux enfants en bas âge.

Mais le nombre d'enfants enfermés en CRA a continué d'augmenter depuis 2013 et c'est même devenu pour des préfectures une pratique courante pour faciliter la reconduite à la frontière de familles de migrants en situation irrégulière, déplore la CGLPL dans son avis.

Ainsi, le nombre d'enfants placés avec leurs parents en rétention administrative est passé de 41 à 2013 à 304 en 2017 et il y en a eu 77 pour les quatre premiers mois de 2018. Une augmentation qui s'est notablement accélérée à compter de 2015.

Les cinq associations présentes dans les CRA se sont déjà émues dans un rapport de 2015 d'un "bilan très alarmant" de la situation de ces mineurs, rappelle Adeline Hazan.

"Malgré l'amélioration des conditions matérielles d'accueil, l'enfermement des enfants porte atteinte à leur intégrité psychique", souligne-t-elle.

En conséquence, elle recommande que l'enfermement d'enfants "soit interdit dans les CRA et a fortiori les LRA, seule la mesure d'assignation à résidence pouvant être mise en oeuvre à l'égard des familles accompagnées d'enfants".

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)