Londres ignore les protestations écossaises sur le Brexit

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Londres ignore les protestations ecossaises sur le brexit[reuters.com]
(Crédits : Simon Dawson)

LONDRES (Reuters) - Le gouvernement de Londres va poursuivre le processus législatif sur le Brexit malgré l'opposition du gouvernement et du parlement écossais qui jugent leurs droits bafoués, a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat pour l'Ecosse, David Mundell.

Lors du référendum de juin 2016 sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'Ecosse et l'Irlande du Nord se sont prononcées pour le maintien dans l'UE, l'Angleterre et le Pays de Galles pour la sortie.

Aux termes du mécanisme constitutionnel de la "convention de Sewel", le parlement britannique est tenu d'obtenir le consentement du parlement d'Edimbourg lorsqu'il vote des lois qui concernent des questions politiques dévolues au gouvernement régional écossais.

David Mundell a cependant affirmé jeudi que la convention de Sewel ne s'appliquait pas dans le cas particulier du Brexit et ne pouvait pas empêcher l'adoption du projet de loi sur la sortie de l'Union.

"Nous, de ce côté-ci de la Chambre, nous avons fait des compromis, nous avons fait tout notre possible pour parvenir à un accord, nous avons cherché à obtenir un consentement", a-t-il dit devant le parlement de Londres.

"Maintenant, nous légiférons conformément à la convention de Sewel pour garantir que tout le Royaume-Uni quitte l'UE avec la plus grande sécurité juridique possible, ce dont le peuple et les entreprises en Ecosse ont besoin", a-t-il ajouté.

Mercredi, une trentaine de députés du Parti national écossais (Scottish National Party, SNP) ont quitté la salle de la Chambre des communes pour protester contre l'expulsion de leur chef de file Ian Blackford.

Ce dernier, qui exigeait un nouveau débat sur l'avenir de l'Ecosse dans le cadre du Brexit, avait ensuite refusé de s'asseoir et le président de la Chambre avait ordonné son expulsion.

Mardi, la Chambre a voté plusieurs textes sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, concernant notamment la pêche et l'agriculture, des dossiers particulièrement sensibles pour les Ecossais.

Le parlement écossais, où le SNP est le parti le mieux représenté, est opposé à plusieurs de ces mesures. De nombreuses voix se sont élevées en Ecosse pour accuser le gouvernement de Theresa May d'ignorer les intérêts de l'Ecosse.

Le système de dévolution donne au parlement et à l'exécutif écossais des compétences notamment en matière d'éducation, de justice, de police, d'agriculture et de pêche.

(William James et Elizabeth Piper; Guy Kerivel pour le service français)