Nigaragua : Huit morts malgré la conclusion d'une trêve

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Nigaragua: huit morts malgre la conclusion d'une treve[reuters.com]
(Crédits : Oswaldo Rivas)

MANAGUA (Reuters) - De nouvelles violences ont fait huit morts samedi au Nicaragua, quelques heures après la conclusion d'une trêve entre le président Daniel Ortega et les manifestants.

Depuis les premiers heurts, il y a deux mois, la crise au Nicaragua, la plus sanglante depuis la fin de la guerre civile en 1990, a fait au moins 170 morts.

Pour Michael Healy, président du syndicat des producteurs agricoles, le gouvernement et les forces de l'ordre sont responsables de la mort de six personnes, dont deux enfants. Un incendie a détruit leur maison à Managua après des heurts avec la police. Deux autres personnes sont mortes dans une fusillade.

Quelques heures auparavant, le président Ortega et les manifestants avaient trouvé un accord pour mettre fin aux hostilités, lever les barrages routiers et autoriser une enquête internationale.

La télévision nicaraguayenne a diffusé des images de pompiers sortant du bâtiment en flammes deux bébés en couches couverts de suie.

"C'est un massacre, une barbarie, ces policiers ont encerclé la maison et l'ont incendiée parce que mon neveu a refusé de les laisser installer des tireurs sur le toit", a déclaré à Reuters Jose Maria Hernandez, 63 ans, oncle du propriétaire du bâtiment, devant les débris encore fumant.

Le dialogue se poursuit néanmoins entre le gouvernement et les manifestants. Des groupes de travail vont être mis en place pour discuter de plusieurs sujets et notamment de réformes démocratiques, ont indiqué les médiateurs de l'église catholique dans un communiqué.

Les discussions doivent reprendre lundi.

La décision surprise annoncée par Daniel Ortega, au mois d'avril, de réduire les pensions de retraite pour couvrir le déficit de la sécurité sociale, a déclenché des manifestations qui ont rapidement fait des morts et ont suscité des appels à la démission du président.

Selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme, au moins 170 personnes ont été tuées en huit semaines d'affrontements entre des forces pro-Ortega armées de fusils d'assaut et de pistolets et des manifestants armés de pierres, lance-pierres et mortiers artisanaux.

(Alonso Soto et Oswaldo Rivas, avec Delphine Schrank et Daina Beth Solomon à Mexico; Danielle Rouquié pour le service français)