Les taliban excluent une prolongation de la trêve en Afghanistan

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(Crédits : Parwiz Parwiz)

par Rupam Jain

KABOUL (Reuters) - Les taliban sont intervenus dimanche dans plusieurs villes d'Afghanistan pour participer aux festivités de l'Aïd el Fitr, marquant la fin du mois du ramadan, et ont annoncé qu'ils excluaient une prolongation de la trêve de trois jours conclue avec le gouvernement.

Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé qu'il voulait prolonger le cessez-le-feu proposé par le gouvernement samedi et a appelé les insurgés islamistes à faire de même.

Cette main tendue a été accueillie par un refus des taliban dont le porte-parole Zabihullah Mujahid a annoncé qu'il n'y avait aucune intention de prolonger cette pause dans les combats. "Nos opérations normales reprennent demain (lundi)", a-t-il annoncé.

En autorisant les taliban à pénétrer dans des zones contrôlées par les forces gouvernementales à la faveur des festivités de l'Aïd, le président Ghani a commis une "grave erreur", a jugé Amarullah Saleh, ancien chef du directoire national de la sécurité.

"Nous n'avons pas les mécanismes en place pour faire face à une rupture de la trêve par les taliban", a-t-il dit.

Les députés opposés à l'initiative d'Ashraf Ghani ont expliqué ne pas avoir été consultés et estime que le gouvernement n'a aucun recours si les insurgés refusent cette proposition.

Un diplomate occidental en poste à Kaboul a reconnu que la décision de Ghani était "une initiative téméraire" et s'est interrogé sur les conséquences d'un refus des taliban. "Ces conséquences peuvent être désastreuses", a-t-il admis.

"Les taliban peuvent toujours se servir d'une trêve comme l'occasion d'attaquer des ressortissants étrangers", a dit un diplomate occidental. "Personne n'a la moindre idée du nombre de combattants taliban qui sont désormais cachés dans les zones civiles".

Une explosion s'est produite dimanche devant les locaux du gouverneur de la province de Nangarhar dans l'est du pays.

L'attaque a fait 10 morts et une trentaine de blessés, précise un responsable des services de sécurité.

Un attentat à la voiture piégée, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), a tué 36 personnes samedi à Nangarhar.

(Qadir Sediqi; Pierre Sérisier pour le service français)