Les Etats-Unis démentent avoir bombardé des positions syriennes

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BEYROUTH (Reuters) - Des avions de la coalition internationale contre l'Etat islamique dirigée par les Etats-Unis ont bombardé des positions de l'armée syrienne dans l'est de la Syrie, provoquant des morts et des blessés, affirment lundi des médias syriens en dépit des dénégations de l'armée américaine.

Selon la presse officielle syrienne, les bombardements ont eu lieu à al Harra, au sud-est d'Albou Kamal.

Un commandant de l'alliance militaire qui soutient le président syrien Bachar al Assad a également déclaré à Reuters que des drones, "probablement américains", avaient bombardé des positions de groupes irakiens entre Albou Kamal et Tanf ainsi que des positions militaires syriennes.

Des combattants irakiens ont été tués et d'autres blessés, a-t-il ajouté, sans donner de précision.

Les Forces de mobilisation populaire, groupe de milices irakiennes chiites soutenues par l'Iran, ont affirmé qu'une frappe aérienne menée par l'armée américaine sur la frontière entre la Syrie et l'Irak avait provoqué la mort de 22 de leurs combattants.

"A 22h00 la nuit dernière, un avion américain a frappé un quartier général des Forces de mobilisation populaire défendant la bande frontalière avec la Syrie à l'aide de deux missiles guidés qui ont fait 22 martyrs", indique le groupe dans un communiqué.

L'organisation paramilitaire demande des explications aux Etats-Unis.

"Aucun membre de la coalition menée par les Etats-Unis n'a mené de frappes près d'Albou Kamal", a déclaré le major Josh Jacques, porte-parole du Commandement central américain.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a dit que ces frappes dans l'est de la Syrie avaient entraîné la mort de 52 personnes.

"FORCES D'OCCUPATION"

La coalition dirigée par les Etats-Unis soutient une alliance de milices arabes syriennes et kurdes combattant l'Etat islamique au nord-est d'Albou Kamal.

L'armée syrienne, avec des milices soutenues par l'Iran, dont le Hezbollah libanais, et des groupes irakiens, a chassé l'État islamique d'Albou Kamal et de ses environs l'année dernière. Depuis, les djihadistes organisent des attaques dans la région.

Les forces américaines sont également basées à Tanf, au sud-ouest d'Albou Kamal dans le désert syrien près des frontières de l'Irak et de la Jordanie.

Interrogée sur ces frappes aériennes rapportées par les médias syriens et l'OSDH, une porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que Tsahal ne ferait "aucun commentaire" sur ces informations venues de l'étranger.

Depuis le début du conflit syrien, entré dans sa huitième année, Israël a mené un grand nombre de frappes aériennes en Syrie contre ce qu'il décrit comme des cibles iraniennes ou du Hezbollah.

Israël ne veut pas que l'Iran renforce sa présence militaire en Syrie avec l'aide du Hezbollah et a demandé à la Russie, alliée du régime de Bachar al Assad, d'y veiller.

La semaine dernière, Bachar al Assad a déclaré avoir besoin du soutien du Hezbollah et qu'il considérait les Etats-Unis comme une puissance occupante en Syrie et que sa position était de "soutenir tout acte de résistance, que ce soit contre les terroristes ou contre les forces d'occupation, quelle que soit leur nationalité".

(Angus McDowall, avec Laïla Bassam, Ellen Francis et Lisa Barrington à Beyrouth, Idrees Ali à Washington, Dan Williams à Jérusalem, Ulf Laessing et Ahmed Aboulenein à Bagdad, Danielle Rouquié, Pierre Sérisier et Jean Terzian pour le service français)