Philippe ne changera "pas d'avis" sur les 80 km/h

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Philippe ne changera pas d'avis sur les 80 km/h[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

PARIS (Reuters) - Edouard Philippe a répété mardi qu'il ne changerait "pas d'avis" quant à son choix d'abaisser la vitesse autorisée de 90 km/h à 80 km/h sur les routes secondaires en France pour sauver des vies, qui suscite une levée de boucliers des parlementaires.

Le groupe UDI, Agir et Indépendant a annoncé son intention de déposer dans la journée un recours devant le Conseil d'Etat pour tenter d'annuler cette décision prise par décret, appelée à entrer en vigueur le 1er juillet.

"Il n'y a pas de fatalité en matière de sécurité routière", a dit Edouard Philippe lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

"Non, M. Le député, nous ne changerons pas d'avis. Les mesures qui ont été annoncées seront mises en oeuvre", a-t-il ajouté à l'attention de Nicolas Forissier, député LR de l'Indre. "J'assume mes responsabilités et on verra le résultat."

La nouvelle limitation de vitesse concernera les routes bidirectionnelles sans séparateur central, soit environ 400.000 kilomètres de voies. Un bilan sera fait dans deux ans, en juillet 2020.

Des associations d'automobilistes et de nombreux parlementaires se sont élevés contre cette décision jugée autoritaire. Beaucoup préfèreraient laisser aux départements le pouvoir d'abaisser ou non la vitesse autorisée en fonction des tronçons jugés les plus accidentogènes.

Les députés Les Républicains (LR) ont déposé une proposition de loi en ce sens dans le cadre des "niches" parlementaires du groupe qui seront examinées jeudi dans l'hémicycle.

A l'initiative du député de Lozère Pierre Morel-À-L'huissier, le groupe UDI, Agir les Indépendants a décidé de déposer un recours devant le Conseil d'Etat, dénonçant un "excès de pouvoir".

"Les députés ne votent pas les décrets, c'est le gouvernement tout seul qui décide. Donc on n'a pas la possibilité de contester cela ici. Il n'y a que devant le Conseil d'Etat qu'on peut le faire", a expliqué Jean-Christophe Lagarde, coprésident du groupe.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)