L'idée d'une forte hausse du smic divise Les Républicains

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L'idee d'une forte hausse du smic divise les republicains[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Guillaume Peltier, numéro trois du parti Les Républicains (LR), a provoqué des remous au sein de sa famille politique en proposant d'augmenter de 10% à 20% le montant du salaire minimum en France.

Avec cette idée qualifiée de "néo-communiste" par son collègue Guillaume Larrivé, le député du Loir-et-Cher, qui est passé par le Front national de la jeunesse, dit vouloir redonner de l'importance à la "valeur travail".

"Ce que j'ai voulu faire, à travers cette proposition concrète, c'est d'ouvrir le débat indispensable sur la redistribution et la question des salaires, que la droite française ne peut pas et ne pourra pas ignorer", a expliqué mercredi Guillaume Pelletier lors d'une rencontre avec les journalistes de la presse parlementaire.

La veille, sa proposition débattue en réunion de groupe lui a valu un message rageur de son collègue Guillaume Larrivé sur son compte Twitter : "Oui au débat, non au délire. L'idée néo-communiste d'augmenter de 20% le niveau du Smic serait le plus sûr moyen de faire exploser le chômage des personnes peu qualifiées."

La droite était allée en 2017 à l'élection présidentielle sous la bannière de François Fillon, dont le programme vouait le smic aux gémonies.

Pour le député LR Philippe Gosselin, le débat sur le montant du salaire minimum en France ne saurait se transformer en "concours Lépine de la bonne idée".

"Je veux bien qu'on revienne aux fondements qui, pour certains, seraient le programme du Conseil national de la Résistance, mais on va finir, si ça continue, à être un peu plus à gauche que La France insoumise", a-t-il ironisé devant la presse à l'Assemblée nationale.

"Il va peut-être falloir cesser le concours Lépine de la bonne idée et que tout cela entre dans un vrai débat pour un vrai projet pour la France, et qu'on arrête un peu d'amuser la galerie".

"Ça commence à m'inquiéter ce qui se passe dans mon propre parti, je ne vous le cache pas", a ajouté le député normand en référence aux remous créés par l'éviction, dimanche, de Virginie Calmels, numéro deux de LR, qui avait critiqué le président Laurent Wauquiez, jugé trop proches des thèses d'extrême droite.

Dans les couloirs de l'Assemblée, Olivier Dassault, lui aussi membre de LR, a tenu son propre discours sur le salaire minimum.

"Je suis tout à fait d'accord pour qu'on augmente le smic de 15% à 20% mais il faudrait commencer par baisser les impôts de 15% à 20%", a-t-il déclaré.

Le député de l'Oise s'est même prononcé pour "une flexibilité" qui permettrait de rémunérer "en dessous du smic, et surtout pour les jeunes, (afin de) leur permettre d'accéder au premier emploi".

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)