L'Eurogroupe aidera la Grèce pour sa sortie du plan de sauvetage

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L'eurogroupe aidera la grece pour sa sortie du plan de sauvetage[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

par Jan Strupczewski

LUXEMBOURG (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro décideront jeudi des modalités de l'aide qu'ils accorderont à la Grèce en échange de des réformes accomplies, dans le but de s'assurer qu'Athènes puisse se financer normalement après la fin de son plan de sauvetage, prévue au mois d'août.

Depuis 2010, la Grèce vit essentiellement de fonds empruntés aux Etats de la zone euro dans le cadre des trois plans de renflouement qui lui ont été accordés dans le sillage de la crise financière de 2008 et de la crise de la dette qui en a résulté.

La Grèce a fait des progrès significatifs - une grande partie des réformes demandées à Athènes par ses créanciers ont déjà achevés - mais, pour qu'on lui prête à nouveau, les investisseurs doivent pouvoir être sûrs que le pays ne s'effondrera pas sous le poids du service d'une dette qui représente 180% de son produit intérieur brut (PIB).

"Je suis convaincu que nous serons en mesure de parvenir à un accord qui envoie un signal positif aux marchés et à l'opinion publique", a déclaré Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des Affaires économiques et financières.

"COMPROMIS ÉQUILIBRÉ"

"Nous avons besoin d'un compromis équilibré entre tous les acteurs, qui garantisse une croissance et une dette viable pour l'avenir. Ce qui implique de convenir de mesures immédiates pour alléger significativement le fardeau de la dette de la Grèce, qui doit être engagé sur une ".

Les abandons de prêts sont exclus, mais les ministres des Finances de la zone euro sont prêts à étudier un allongement des échéances ainsi que des périodes de grâce pouvant aller jusqu'à 15 ans sur les 130 milliards d'euros accordés à la Grèce dans le cadre de son second plan de sauvetage.

Ils envisagent également de faire bénéficier l'Etat grec des profits réalisés par les banques centrales de la zone euro sur leurs portefeuilles de dette grecque.

Enfin, pour s'assurer que la Grèce puisse choisir le meilleur moment pour emprunter à nouveau sur les marchés, la zone euro veut fournir à Athènes une réserve de trésorerie d'environ 20 milliards d'euros qui la dispenserait d'emprunter sur les marchés pendant une période de 18 à 24 mois.

Mais, craignant que les futurs gouvernements grecs cèdent à la pression et ne reviennent sur certaines des réformes impopulaires mises en œuvre dans le cadre des plans de sauvetage, la zone euro cherchera également à lier certaines mesures au respect des politiques mises en place.

L'économie grecque fera l'objet d'un examen tous les trimestres pour vérifier si l'accord de sortie est respecté. Si Athènes revient sur ses engagements, la zone euro envisage une clause qui rendrait l'ensemble de l'accord d'allègement de la dette nul et non avenu.

(Danielle Rouquié pour le service français)