Philippe en Chine pour transformer les essais de Macron

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Philippe en chine pour transformer les essais de macron[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Edouard Philippe entame vendredi un voyage de quatre jours en Chine, où le Premier ministre français tentera de concrétiser les engagements pris lors de la visite d'Emmanuel Macron en janvier dernier, même si des contrats comme celui pour la vente d'Airbus risquent de se faire encore attendre.

"Le président a annoncé qu'il irait tous les ans en Chine, ce qui est une nécessité compte tenu des enjeux. Cette visite pose un jalon à six mois pour faire progresser les dossiers", dit-on à Matignon.

En terme commercial, l'incertitude demeure quant à la finalisation d'importants contrats, alors que la Chine, septième client de la France, représente aussi un tiers de son déficit commercial global.

Six mois après les propos d'Emmanuel Macron affirmant qu'une commande par Pékin de 184 Airbus A320 serait "bientôt finalisée", la signature de l'accord se comptant en milliards d'euros se fait toujours attendre. et

Une source diplomatique française rappelle que ce genre de contrat se négocie jusqu'à la dernière minute entre industriels.

Des sources ont aussi évoqué la mauvaise perception par les Chinois de l'intervention présidentielle évoquant publiquement ce contrat, à laquelle s'ajoute un refroidissement diplomatique depuis le début de l'année né de propos d'émissaires européens sur les délicates relations de la Chine avec le Japon.

Mardi, Reuters a appris de sources industrielles que China Eastern avait ouvert des discussions en vue d'acheter 150 avions monocouloirs, tels que les A320 d'Airbus ou les 737 de Boeing.

La Chine représente environ la moitié des commandes de l'avionneur franco-allemand.

PME ET START-UP

En matière énergétique, le protocole d'accord signé en janvier par Orano (ex-Areva) et China National Nuclear Corp (CNNC) pour la construction d'une usine de traitement-recyclage du combustible nucléaire reste à concrétiser.

Au chapitre agroalimentaire, Paris attend toujours la levée effective de l'embargo chinois sur la viande bovine française, décidé en mars 2017 après 17 ans de fermeture.

"Compte tenu de l'enjeu, on ne relâchera pas la pression pour que l'ouverture puisse avoir lieu le plus rapidement possible", dit un diplomate français.

Selon les spécialistes, des mois voire des années peuvent s'écouler entre la levée de l'embargo et l'exportation effective de viande bovine vers la Chine (qui ne concernait que 14 pays en avril dernier), en vertu de procédures strictes.

Edouard Philippe, qui s'est rendu une dizaine de fois en Chine avant d'accéder à Matignon, commencera son périple à Shenzhen, où il visitera une chaîne d'assemblage de la DS7 sur un site de PSA, l'une des 2.000 entreprises françaises présentes en Chine.

Samedi à Shanghaï, il déjeunera avec des investisseurs de grands groupes privés chinois et visitera la première ligne de métro automatique de Chine, opérée par la joint-venture formée par Shanghai Shentong Metro Group et l'entreprise française Keolis.

La séquence politique aura lieu dimanche et lundi à Pékin, où Edouard Philippe rencontrera le président Xi Jinping au Grand palais du peuple.

Une demi-douzaine de ministres, dont le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian et la ministre de la Justice Nicole Belloubet, accompagnent le chef du gouvernement.

Une cinquantaine de chefs d'entreprises, dont beaucoup de PME et de start-ups, sont aussi du voyage.

(Elizabeth Pineau avec Tim Hepher et Sybille de la Hamaide, édité par Yves Clarisse)