Wall Street finit en baisse avec Intel, Amazon

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La bourse de new york finit en baisse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, avec un huitième recul consécutif du Dow Jones, plombée par les valeurs exportatrices et industrielles sur fond de tensions commerciales et Intel après la démission de son directeur général.

Amazon, qu'une décision de justice obligera à payer des taxes plus lourdes aux Etats-Unis, a aussi pesé sur la tendance, tout comme le compartiment automobile après l'avertissement sur résultats de Daimler.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a fini en baisse de 196,10 points, soit 0,80%, à 24.461,70 et le S&P-500, plus large, a perdu 17,56 points ou 0,63% à 2.749,76.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 68,56 points (0,88%) à 7.712,95.

Selon le tabloïd public chinois Global Times de jeudi, Pékin pourrait s'en prendre aux entreprises emblématiques du Dow Jones si le président Donald Trump continue d'exacerber les tensions avec la Chine sur le commerce.

Caterpillar et Boeing, qui réalisent une bonne partie de leur chiffre d'affaires en Chine, ont cédé 2,52% pour le premier, la plus forte baisse du Dow Jones, et 1,47% pour le second.

"Jusqu'ici la Chine visait surtout l'agriculture mais si elle commence à cibler les entreprises du Dow Jones, cela va commencer à inquiéter", commente Robert Pavlik, responsable de la stratégie d'investissement chez SlateStone Wealth à New York.

Les frictions commerciales ont amené le groupe allemand Daimler, maison mère de Mercedes-Benz, à avertir sur ses résultats 2018 et BMW a dit passer en revue "différents scénarios" au vu des tarifs douaniers que menacent de s'infliger Washington et Pékin.

Comme en Europe auparavant, le compartiment automobile a réagi avec des reculs de 1,35% pour Ford, de 1,98% pour General Motors et de 4,06% pour Tesla. L'indice S&P-500 de l'automobile a régressé de 1,79%.

"Il y a le sentiment que le marché a peut-être été complaisant en voulant croire que tout cela relevait de postures et non d'une politique. L'annonce de Daimler vient un peu fissurer cet argumentaire", s'inquiète Eric Wiegand, gérant chez U.S. Bank Private Wealth Management à New York.

La volte-face du président Trump sur l'immigration ne fait rien pour arranger la confiance dans son administration, ajoute Phil Blancato, de Ladenburg Thalmann Asset Management à New York. "La confiance est mise à mal à cause de l'immigration et des tarifs douaniers, et le marché s'en ressent", dit-i.

LA COUR SUPRÊME TAXE LE COMMERCE EN LIGNE

Huit des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en repli, la plus forte baisse étant pour l'énergie (-1,93%) dans le sillage des cours du pétrole.

Le Brent de mer du Nord a reculé de plus de 2% sur le Nymex, revenant sur les 73 dollars, dans l'anticipation d'un accord de l'Opep sur une hausse de sa production.

L'indice des industrielles a cédé 1,19%, sa septième baisse consécutive.

Aux technologiques, le groupe des "FAANG" (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google) qui avait soutenu la cote mercredi est reparti à la baisse. Amazon, en repli de 1,13% après une décision de la Cour suprême remettant en cause un avantage fiscal pour l'e-commerce, a le plus contribué à la baisse du S&P et du Nasdaq.

Ce jugement a aussi pesé sur d'autres vendeurs en ligne comme eBAY (-3,18%) ou Overstock.com (-7,19%) et profité au contraire aux distributeurs traditionnels comme Walmart (+0,71%) ou Home Depot (+0,62%), deux des seulement cinq hausses du Dow Jones.

Intel (-2,38%) a accusé la deuxième plus forte baisse de l'indice vedette en réaction à la démission de son directeur général Brian Krzanich, après une enquête interne établissant qu'il a eu une relation intime avec une personne de l'entreprise.

Dans le même secteur des semi-conducteurs, Micron s'est distingué avec un gain de 0,83% en réaction à des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Les investisseurs ont aussi salué les résultats supérieurs aux attentes du groupe de Darden Restaurants (+14,79%) et de la chaîne de supermarchés Kroger (+9,74%).

Quelque 6,87 milliards de titres ont changé de mains à comparer à une moyenne de 7 milliards sur les 20 séances précédentes.

Les traders se préparent à une explosion des volumes vendredi avec la révision annuelle des indices Russell 1000 et Russell 2000, que de nombreux gérants répliquent dans leurs portefeuilles. Credit Suisse anticipe un volume de 62 milliards de dollars rien que sur ces deux indices, contre 50 milliards lors de la révision de juin 2017.

Sur le marché des changes, le dollar a subi des prises de bénéfice en réaction aux tensions commerciales et à un indicateur économique décevant, l'indice "Philly Fed" sur l'activité économique dans le nord-est des Etats-Unis qui est tombé à son plus bas niveau depuis novembre 2016.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de six devises, a reculé de 0,2% à 94,864 après avoir auparavant atteint un plus haut de 11 mois de 95,529.

L'euro a rebondi à 1,1618 après avoir trouvé un support technique au niveau de 1,15 et la livre sterling s'est raffermie de 0,5% dans l'anticipation d'une hausse des taux de la Banque d'Angleterre en août.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt à 10 ans est retombé à 2,904% contre 2,928% mercredi.

(Avec Medha Singh à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)