TP Icap plonge en Bourse après un avertissement sur résultats

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(Reuters) - La société britannique de courtage TP Icap plonge de plus de 35% en Bourse mardi après avoir annoncé le renvoi de son directeur général John Phizackerley et indiqué que son résultat opérationnel 2018 serait inférieur aux attentes des analystes, en raison principalement de coûts liés au Brexit.

Le numéro un mondial du courtage intermédiaire, anciennement Tullett Prebon et qui a changé de nom après l'acquisition de l'activité de courtage vocal d'Icap en 2015, a expliqué que son résultat annuel serait affecté par des coûts additionnels d'environ 10 millions de livres (11,3 millions d'euros) en lien avec la sortie prévue du Royaume-Uni de l'Union européenne et l'entrée en vigueur de la directive européenne Mifid II sur la transparence des marchés.

"L'évolution que connaissent nos métiers se traduit par une hausse des coûts dans l'ensemble du secteur. L'acquisition d'Icap nous a apporté une masse critique plus grande pour résister à cette pression", a déclaré le président Rupert Robson dans un communiqué. "Cependant, il est apparu évident qu'un changement de leadership s'imposait pour exécuter notre stratégie de moyen terme".

Selon une source, John Phizackerley, qui était aux commandes depuis 2014, a appris lundi soir qu'il était remercié. Il sera remplacé par Nicolas Breteau, actuel patron de Global Broking - la plus importante division du groupe londonien.

Le titre chute de 35,98% à 269,3 pence vers 10h30 GMT, revenant à son plus bas niveau depuis trois ans et accusant de loin la plus forte baisse de l'indice Stoxx 600 en Europe.

TP Icap a ramené son objectif de réduction des coûts de 100 millions de livres par an à 75 millions d'ici la fin 2019, citant la nécessité d'investissements continus dans un contexte d'évolution rapide de son secteur.

Le groupe, qui met en relation des acheteurs et vendeurs sur les marchés financiers, de l'énergie et des matières premières, a ajouté anticiper une hausse d'environ 35 millions de livres de ses coûts financiers cette année.

En conséquence, le bénéfice par action devrait ressortir sous la limite basse des attentes des analystes, a-t-il indiqué.

Les analystes tablent en moyenne sur un BPA de 37 pence, leurs estimations allant de 34,9 à 39 pence, selon un consensus fourni par la société.

TP Icap ajoute prévoir des coûts de 25 millions de livres en 2019 en lien avec le Brexit, l'évolution de la réglementation et les dépenses de sécurité informatique.

Le titre TP Icap a perdu la moitié de sa valeur depuis la mi-février.

En plus des coûts liés au Brexit et aux nouvelles obligations de transparence, le groupe a pâti de la baisse de la volatilité sur les marchés après une décennie faste.

Ses difficultés contrastent avec la bonne santé du reste de l'ex-Icap, la société fondée par Michael Spencer, une des étoiles montantes du Parti conservateur, et aujourd'hui recentrée sur le trading électronique sous le nom de NEX Group.

NEX, qui a accru son bénéfice opérationnel de 9% l'an dernier, fait l'objet d'une offre d'achat de 5,5 milliards de dollars (4,7 milliards d'euros) de l'opérateur boursier américain CME Group.

(Noor Zainab Hussain à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)