Les agresseurs d'un couple de policiers lourdement condamnés

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PARIS (Reuters) - Les deux agresseurs d'un couple de policiers attaqués sous les yeux de leur petite fille à Othis (Seine-et-Marne) le 4 juillet, un fait divers qui avait provoqué une vive réaction d'Emmanuel Macron, ont été condamnés mercredi à de lourdes peines par le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne).

Frédéric Oliveira a écopé de 6 ans de prison, dont 18 mois avec sursis accompagné d'une mise à l'épreuve. Son frère Antony Oliveira a été frappé d'une peine de 4 ans de prison, dont 6 mois sursis avec mise à l'épreuve. Il leur est en outre interdit de paraître à Othis et d'y avoir des contacts.

"Cette décision va au-delà des sanctions requises par le procureur", a déclaré à Reuters Loïc Travers, secrétaire national adjoint du syndicat Alliance pour l'Ile-de-France. "Il faut espérer que cela serve de jurisprudence pour tous les agresseurs de policiers. Nous espérons qu'il n'y aura pas d'aménagement de peine."

L'avocate des prévenus, Louise Tort, a déploré un verdict beaucoup trop lourd à ses yeux.

"Ça suffit d'écraser les gens, ça suffit David contre Goliath et à un moment ça va se voir : ce dossier c'est de la com' pour éteindre l'incendie nantais, c'est une évidence"', a-t-elle déclaré en faisant allusion aux violences qui ont éclaté la semaine dernière à Nantes après la mort d'un jeune tué par le tir d'un policier, qui a été mis en examen.

Louise Tort a également dénoncé le tweet posté jeudi dernier par Emmanuel Macron sur cette affaire, qu'elle présente comme une intervention de l'Etat dans les affaires de justice.

"Pas de mots assez durs pour l'ignominie et la lâcheté des deux voyous qui ont agressé hier soir à Othis un couple de policiers en dehors de leur service sous les yeux de leur petite fille. Ils seront retrouvés et punis", avait écrit le président.

Le couple de policiers allait récupérer leur petite fille de trois ans au domicile de sa nourrice quand ils ont été attaqués.

L'un des deux agresseurs, connu du service de police, aurait voulu se venger à la suite d'une intervention à laquelle la jeune femme, qui exerce ses fonctions au commissariat d'Aulnay‐sous‐Bois (Seine-Saint-Denis), avait participé. Il avait été interpellé et l'avait menacée de représailles.

Les deux policiers ont dû être hospitalisés. La jeune femme, qui a reçu un coup de poing au visage, a obtenu quatre jours d'incapacité totale de travail (ITT), avait précisé une source proche du dossier. Son conjoint, roué de coups à terre alors qu'il avait voulu s'interposer, a obtenu 15 jours d'ITT.

(Emmanuel Jarry, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)