Brexit : "Le pire" n'est pas impossible, prévient Philippe

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Brexit: le pire n'est pas impossible, previent philippe[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne n'est pas impossible, a prévenu jeudi Edouard Philippe, jugeant qu'un tel événement aurait des conséquences redoutables pour certains territoires français.

Lors d'un discours à la Conférence nationale des territoires, il a évoqué "le Brexit qui se prépare".

"Enfin, qui se prépare... dont nous constatons jour après jour qu'à force de penser que le pire aura vocation à être évité, il n'est pas impossible qu'il finisse par arriver".

Une sortie sans accord avec l'Union européenne "aurait des conséquences redoutables, pour le Royaume-Uni d'abord, mais évidemment pour beaucoup de territoires français", a-t-il ajouté.

La Première ministre britannique, Theresa May, va présenter ce jeudi le plan du gouvernement pour le Brexit, un "livre blanc" qui prévoit notamment une "zone de libre-échange des biens" avec l'Union Européenne et qui suscite la colère des plus farouches partisans de la rupture avec Bruxelles.

Reste à savoir si l'UE acceptera le projet britannique, vu par certains responsables de Bruxelles comme une simple base de travail.

Dans un rapport publié ce jeudi, des sénateurs français s'inquiètent de la possibilité que les négociations du "Brexit" n'aboutissent pas dans les temps, fin mars 2019.

"Le risque pour l'Union est d'avoir à choisir entre un 'no deal' et un renoncement à ses principes. Aucun des deux n'est acceptable", estime Jean Bizet, président (Les Républicains) de la commission des Affaires européennes du Sénat.

Sur la question des résidents européens au Royaume-Uni, le groupe de suivi de la chambre haute "demande qu'un protocole séparé de l'accord de retrait soit établi, afin de garantir que les éléments auxquels les négociateurs sont parvenus seront bien préservés, en cas d'échec des négociations."

Il réclame aussi des "clarifications" pour les Britanniques résidant dans l'Union européenne.

Au chapitre économique, les sénateurs français jugent "indispensable de préciser rapidement les contours d'un régime d'équivalence pour les services financiers afin d'éviter un risque de concurrence exacerbée" entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Ils demandent des garanties dans les domaines de l'agriculture et de la pêche et, en matière industrielle, soulignent les difficultés liées au rétablissement d'un contrôle douanier avec le royaume.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)