Macron prépare les armées à un avenir d'"ajustements"

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(Crédits : Pool New)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a de nouveau assuré vendredi les armées d'une trajectoire financière volontariste pour redresser l'appareil de Défense jusqu'à l'objectif de 2% du PIB en 2025, tout en prédisant des réajustements à l'aune d'un monde en mutation.

Près d'un an après la crise provoquée par la démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, pour des désaccords budgétaires, le chef de l'Etat a pris soin d'employer un ton conciliant à l'égard des militaires, à l'occasion de la traditionnelle réception des militaires participant au défilé du 14-Juillet au ministère des Armées.

En présence du successeur de Pierre de Villiers, le général François Lecointre, de la ministre des Armées Florence Parly, notamment, il a multiplié les hommages et dit sa "fierté" face au "succès des armes de la France", notamment lors des frappes aériennes contre la Syrie en avril dernier, alors qu'il avait revendiqué avec rudesse son statut de chef en 2017.

"Je sais pouvoir compter sur vous comme vous pouvez compter sur moi. Je serai toujours à vos côtés pour vous soutenir dans vos missions", a-t-il déclaré.

"La crise est passée, c'était une tempête dans un verre d'eau", juge-t-on au ministère des Armées.

Après avoir promulgué la loi de programmation militaire pour 2019-2025, une manne promise de 295 milliards d'euros pour combler un lourd déficit d'effectifs et d'équipements, Emmanuel Macron a salué un grand bond en avant, capacitaire et humain.

"Ce qui paraissait compliqué il y a un an a été réalisé", a-t-il souligné en écho à la colère sourde qui avait traversé les rangs militaires face à une "surchauffe" opérationnelle sur les théâtres extérieurs et à un manque criant de moyens.

"Nous avons inscrit dans la trajectoire des finances publiques les bases d'une nouvelle politique de Défense, des étapes concrètes ont été franchies mais nous devons continuer", a-t-il poursuivi, en invitant les armées à une flexibilité de tous les instants.

"LES ARMÉES DU SAHEL PRENDRONT LE DESSUS"

Il a ainsi appelé à "aller de l'avant avec efficacité et ténacité pour nous adapter au monde réel en rapide mutation" à "ne pas laisser nos propres choix enfermés dans les habitudes qui ne correspondent plus à la réalité."

En clair, a-t-il lancé, les militaires devront "rester manoeuvrants et s'adapter au terrain".

"L'année qui vient, nous allons mettre en oeuvre, décliner, sans cesser d'ajuster et de réorienter pour être au rendez-vous des attentes de nos compatriotes".

Le chef de l'Etat a ainsi confirmé la pérennité de l'engagement des forces françaises face à "l'hydre islamiste" en Syrie et en Irak, mais aussi au Sahel où la France "continuera à agir par la diplomatie, la Défense et le développement".

Saluant les opérations "exemplaires" de la coalition arabo-occidentale contre le groupe Etat islamique, Emmanuel Macron a affirmé qu'à la faveur de "derniers combats", l'EI n'aurait "bientôt" plus "d'empreinte territoriale".

Quand bien même, a-t-il ajouté, "la Syrie (...) restera une source majeure de déstabilisation régionale et les forces de Daech comme d'autres forces qui leur sont proches continuent d'agir en Irak en Afghanistan et d'irriguer ce terrorisme".

"La coalition contre Daech doit rester mobilisée et notre engagement militaire perdurera même s'il évoluera".

Au Mali, les récentes attaques contre le PC de la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré et contre une patrouille de Barkhane à Gao "renforcent notre détermination à combattre les terroristes, à accompagner les armées du Sahel", a-t-il dit.

"L'action que nous conduisons et que nous continuerons à conduire (...) va nous amener à totalement sécuriser dans les mois et années qui viennent cette région" en coopération avec le force du G5 Sahel, a affirmé le chef de l'Etat.

"Les armées du Sahel prendront le dessus sur les terroristes", a-t-il assuré.

(Sophie Louet avec Marine Pennetier, édité par Simon Carraud)