L'Italie temporise sur l'accord CETA avec le Canada

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(Crédits : Alessandro Bianchi)

BRUXELLES (Reuters) - L'Italie n'est pas pressée de soumettre l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada au vote de ses parlementaires, a déclaré lundi le ministre italien de l'Agriculture, laissant entendre que son opposition au texte serait en train de s'émousser.

Le ministre du gouvernement eurosceptique, fruit d'une alliance entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue, a déclaré en juin que l'Italie ne comptait pas ratifier l'Accord économique et commercial global (AECG, ou CETA selon l'acronyme anglais), ce qui rendrait impossible l'application de l'accord.

Or, le ministre italien de l'Agriculture Gian Marco Centinaio, membre de la Ligue (extrême droite) a déclaré que "personne n'était pressé de faire passer le CETA devant les députés".

S'adressant à Bruxelles aux ministres de l'Agriculture des pays membres de l'UE, il a dit qu'aucune date n'avait été arrêtée pour en débattre et que le gouvernement n'avait pas abordé cette question.

Le CETA est entré en vigueur à titre provisoire en septembre dernier, amenant la réduction ou la suppression des droits de douane entre l'UE et le Canada sur 98% des produits.

Selon l'organisme européen chargé de l'information statistique Eurostat, les exportations italiennes ont augmenté de 2,1% en glissement annuel depuis l'application du CETA. Un chiffre qui monte à 11,9% pour les produits alimentaires.

Mais Gian Marco Centinaio n'est pas convaincu : "Nous voulons comprendre avec des données concrètes si le CETA est réellement avantageux pour nous. Nous avons l'impression que ce n'est pas le cas. Nous n'avons pas plus de données", a-t-il déclaré.

Parmi les 28 Etats membres de l'UE, l'Italie est celui qui compte le plus de produits estampillés AOP (appellations d'origine protégée) et IGP (indications géographiques protégées), des labels dont son gouvernement craint de voir la valeur baisser avec le CETA.

(Francesco Guarascio, Samuel Kahn pour le service français)