Casino fait mieux qu'attendu en France et affiche sa confiance

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Casino: la croissance organique accelere au deuxieme trimestre grace au bresil[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Casino a nettement accéléré la cadence au deuxième trimestre et a fait mieux qu'attendu en France, où ses solides performances ont été saluées par un rebond du titre en Bourse.

Le distributeur, qui récolte les fruits des programmes de transformation de ses enseignes françaises, s'est montré confiant pour ses résultats semestriels sans pour autant donner d'indication sur le niveau à attendre pour le résultat opérationnel courant (ROC) des six premiers mois comme de l'ensemble de l'exercice.

Malgré les questions répétées des analystes, liées aux effets de changes très négatifs du real brésilien sur ce résultat, le directeur financier Antoine Giscard d'Estaing s'est refusé à tout commentaire sur le consensus des prévisions.

Casino a toutefois confirmé ses objectifs réitéré en juin, à savoir une croissance de plus de 10% du ROC hors plus-values immobilières en France en 2018 et, pour le groupe, une hausse de plus de 10% également, incluant cette fois les plus-values immobilières mais excluant changes et crédits fiscaux.

Antoine Giscard d'Estaing a dit tabler sur un troisième trimestre "en ligne" avec le deuxième et s'est également dit "confiant" dans le bon déroulement du nouveau plan de cession d'actifs de 1,5 milliard d'euros annoncé en juin pour désendetter le groupe, sans plus de précision.

Le distributeur, qui avait annoncé en juin qu'il ferait mieux au deuxième trimestre qu'au premier, a vu ses ventes totaliser 8,9 milliards d'euros sur la période, en recul de 3,0% en données publiées pour cause de baisse du real brésilien.

Mais à taux de change constants, hors essence et effets calendaires, la croissance s'est accélérée à 5,2%, après une hausse de 3,1% au trimestre précédent, et a atteint 3,2% à magasins comparables après une progression de 1,8%.

"LES INVESTISSEURS SE FOCALISENT SUR LE DÉSENDETTEMENT"

Ces résultats ont été bien accueillis par le marché. Le titre Casino reprenait quelques couleurs et gagnait 3,1% à 34,95 euros à 12h10, après un plongeon de 33% depuis le début de l'année, alors que le SBF 120 est quasiment stable (-0,09%).

Ce rebond profite aussi à Carrefour qui avance de1,54%.

"Les chiffres sont solides, mais l'attention des investisseurs se focalise surtout sur le désendettement", soulignent les analystes de Raymond James dans une note.

Surveillées à la loupe, les ventes de Casino en France ont fait mieux qu'attendu au deuxième trimestre dans toutes les grandes enseignes, notamment les hypermarchés Géant qui ont signé une hausse de 2,8% en données comparables.

Cette performance s'explique, selon Antoine Giscard d'Estaing, par un retour de l'inflation sur les prix alimentaires, par un "très bon positionnement de prix" toujours derrière le leader Leclerc, par le repositionnement de l'offre de produits frais et l'accélération dans le bio.

Les hypers profitent aussi d'un important trafic généré par l'installation de corners Cdiscount, qui devraient être déployés dans tout le parc de magasins d'ici la fin 2018.

Les ventes ont également été positives (+1,4%) chez Monoprix, l'enseigne la plus rentable du groupe, dans les supermarchés (+1,5%) et chez Franprix (+1,3%), avec des performances "excellentes" sur le marché parisien.

Au Brésil, malgré la déflation des produits alimentaires, les ventes de la filiale GPA ont progressé de 4,7% en comparable grâce notamment à des promotions plus ciblées dans les hypermarchés.

Depuis le début de l'année, le titre Casino a été plombé en Bourse par des ventes 2017 décevantes, un avertissement sur ses résultats en France et des résultats annuels jugés peu lisibles et ne permettant pas de desserrer une contrainte financière toujours prégnante.

Dans le même temps, le groupe a été mis sous pression par de nouvelles craintes liées à ses flux de trésorerie et à la dette de Rallye, sa maison-mère, dont les CDS ("credit default swaps", instruments de couverture sur le risque de défaut) se sont envolés.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)