Procès pour quatre associatifs accusés d’aide à l’entrée d’étrangers

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Quatre gardes a vues pour aide a l’entree d’etrangers[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

MARSEILLE (Reuters) - Quatre militants associatifs ont été convoqués pour être jugés pour "aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière sur le territoire français en bande organisée" le 8 novembre prochain devant le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) au terme de leurs gardes à vue mardi.

Ils comparaitront en même temps que trois autres militants, "les trois de Briançon", un Belgo-Suisse, un Suisse et une Italienne âgés de 23 à 26 ans, qui avaient été mis en examen en avril et placé dix jours en détention provisoire avant d'être libérés le 3 mai dernier.

La justice leur reproche d'avoir participé le 22 avril dernier à une marche de solidarité entre l'Italie et la France, une manifestation qui aurait permis à des migrants de franchir la frontière.

Cette marche avait été organisée au lendemain du blocage du col de l'Echelle, frontière entre la France et l'Italie, par des militants identitaires qui entendaient couper la route aux migrants.

Le Conseil constitutionnel a reconnu le 6 juillet dernier le "principe de fraternité" mais les associations d'aides aux migrants qui ont organisé un rassemblement de solidarité mardi devant la gendarmerie de Briançon dénoncent le maintien d'un "délit de solidarité", le principe de fraternité excluant l'aide au franchissement de frontières.

Le ministère de l'Intérieur avait d'ailleurs prévenu dans un communiqué que "l'exemption pénale pour l'aide apportée dans un but humanitaire ne doit pas s'étendre à l'aide apportée dans un but militant ou aux fins de faire obstacle à l'application de la loi ou à l'action de l'État".

"Ce procès sera donc celui des sept de Briançon puisque l'enquête préliminaire de la gendarmerie est close. Ce sont des citoyens qui ont participé à une marche de solidarité, ils n'avaient pas à vérifier la régularité du séjour des manifestants", a déclaré à Reuters Me Yassine Djermoune, avocat de deux des gardés à vue.

"Ils ont participé à la manifestation mais on ne peut pas faire de chaque citoyen un agent assermenté pour vérifier la validité du séjour des personnes de couleur noire", a-t-il ajouté.

(Marc Leras, édité par Yves Clarisse)