Wall Street portée par Powell et les premiers trimestriels

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La bourse de new york finit en hausse[reuters.com]
(Crédits : Lucas Jackson)

par Stephen Culp

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini mardi en hausse, portée par l'optimisme du président de la Réserve fédérale pour l'économie américaine et par quelques résultats trimestriels d'entreprises jugés de bon augure pour la saison qui s'ouvre, tels ceux de Johnson & Johnson, même si d'autres ont déçu, comme Netflix.

L'indice Dow Jones a gagné 55,53 points (+0,22%), à 25.119,89. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 11,12 points (+0,40%), à 2.809,55. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a fini sur un gain de 49,399 points, soit 0,63%, à 7.855,118, après un record en séance à 7.867,149 points.

Ces trois grands indices ont basculé dans le vert au fil de l'audition de Jerome Powell devant la Commission bancaire du Sénat américain.

Le président de la Fed, écartant le risque qu'une guerre commerciale vienne compromettre la reprise mondiale, a déclaré que l'économie américaine s'engageait sur "plusieurs années" de marché de l'emploi vigoureux, avec une inflation se maintenant autour de l'objectif de 2% de la banque centrale américaine.

"Il est plutôt optimiste sur les perspectives", dit Richard Franulovich, responsable de la stratégie de changes chez Westpac Banking Corporation. "Le tableau global est solide. Les conditions financières sont très accommodantes. Il a énuméré une longue liste de raisons pour lesquelles on doit s'attendre à une croissance solide."

Ces déclarations du président de la Fed interviennent au moment où les investisseurs tournent leur attention vers les résultats trimestriels et les prévisions des entreprises américaines en se demandant si la croissance des bénéfices va pouvoir conserver son rythme soutenu.

LE NOUVEAU PDG DE GOLDMAN SACHS VA DEVOIR CONVAINCRE

Les analystes s'attendent maintenant à une hausse de 21,2% des bénéfices des entreprises du S&P-500 au deuxième trimestre, contre 20,7% le 1er juillet. Sur les 39 entreprises de l'indice ayant déjà publié leurs résultats, 84,6% ont fait mieux que prévu, selon les données Thomson Reuters.

"Nous avons vu de bons chiffres de la part de certaines entreprises, ce qui conforte les prévisions suggérant que nous allons vivre une nouvelle saison de résultats solides", dit Peter Jankovskis, codirecteur de l'investissement chez OakBrook Investments.

Johnson & Johnson s'est inscrit dans cette tendance naissante en publiant un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes avec le succès de ses traitements contre le cancer. Le titre a pris 3,55% et a été le principal contributeur à la hausse du Dow Jones.

Netflix a en revanche lâché 5,24%, après avoir pendant un temps décroché de 14%. La croissance plus faible que prévu du nombre de ses abonnés sur le trimestre alimente les interrogations sur le rythme d'expansion du spécialiste de la vidéo en ligne, alors que le titre est l'un des plus performants depuis le début de l'année à Wall Street.

La sanction a été encore plus rude pour Omnicom, qui a chuté de 9,5%. Le groupe publicitaire américain a déçu avec sa croissance organique, en particulier en Amérique du Nord, son principal marché.

UnitedHealth a pour sa part cédé 2,6%, plus forte baisse du Dow Jones. Le numéro un de l'assurance santé aux Etats-Unis a certes relevé sa prévision de bénéfice annuel mais son ratio rapportant les demandes de remboursement aux cotisations ne s'est pas autant amélioré que l'espéraient les investisseurs, ce qui nourrit les inquiétudes quant à l'évolution des coûts dans le secteur de la santé.

Goldman Sachs, en baisse de 0,18%, n'a quant à elle guère impressionné avec ses résultats. Les investisseurs aimeraient surtout avoir davantage de détails sur l'évolution stratégique que va devoir mettre en oeuvre le nouveau PDG de la banque, David Solomon, dont la nomination en remplacement de Lloyd Blankfein a aussi été annoncée mardi.

LE DOLLAR SE RAFFERMIT

Environ 6,0 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains contre une moyenne de 6,54 milliards sur les 20 séances précédentes

Les déclarations de Jerome Powell sur l'économie américaine ont contribué à raffermir le dollar, qui a pris près de 0,5% face à un panier de devises de référence et 0,4% face à l'euro, repassé sous 1,17 dollar. Le billet vert a aussi touché un pic de six mois face au yen.

En confortant le scénario de prochaines hausses de taux aux Etats-Unis, l'intervention du président de la Fed a aussi contribué à réduire encore un peu plus l'écart de rendements entre les emprunts du Trésor américain à deux et 10 ans, qui n'a jamais été aussi faible depuis juillet 2007. Le rendement des emprunts à 10 ans a pourtant un peu augmenté, au-dessus de 2,86%, mais moins que celui à deux ans, à 2,62%.

Le pétrole a pour sa part légèrement rebondi, au lendemain d'une chute de plus de 4%, les investisseurs s'attendant à une contraction des stocks de brut aux Etats-Unis tout en continuant à s'inquiéter d'une hausse de la production mondiale. Le baril de Brent évoluait autour de 72 dollars.

(Avec Amy Caren Daniel à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)