Brexit : Les Tories ont menacé les frondeurs d'élections anticipées

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Brexit: may a menace les frondeurs d'elections anticipees[reuters.com]
(Crédits : Kevin Lamarque)

LONDRES (Reuters) - Le Parti conservateur de la Première ministre britannique Theresa May a menacé ses élus pro-européens de convoquer des élections anticipées dès cet été en cas de rejet par le Parlement du projet du gouvernement de sortie de l'union douanière après le Brexit, a déclaré mercredi une députée frondeuse.

Un autre parlementaire a déclaré à Reuters que les responsables de la discipline de vote des Tories avaient prévenu les élus favorables au maintien de liens étroits avec l'Union européenne qu'ils envisageaient d'organiser un vote de confiance, un pari qui aurait été très risqué dans le contexte politique actuel, qui voit Theresa May critiquée de toutes parts.

L'élue frondeuse, Anna Soubry, a indiqué que la menace d'élections anticipées avait aussi été brandie mardi lors des débats au Parlement autour d'un projet d'amendement à la loi sur le commerce.

"C'est un spectacle consternant", a-t-elle dit mercredi à la BBC Radio 4, ajoutant qu'elle avait demandé à un dirigeant conservateur d'aller au bout de ses idées.

"Ces menaces absurdes d'élections anticipées ou de vote de confiance (...) Appliquez-les, car je serais la première à voter la confiance à la Première ministre", a-t-elle raconté.

Les parlementaires ont finalement rejeté par 307 voix contre 301 l'amendement qui stipulait que le gouvernement devrait tenter de négocier un maintien dans l'union douanière de l'UE si, à la date du 21 janvier 2019, il n'était pas parvenu à négocier avec les Vingt-Sept un accord qui permette un libre-échange sans accroc.

En remportant cette courte victoire, Theresa May s'est épargnée la perspective d'avoir à revenir sur sa promesse d'obtenir un Brexit sans maintien dans l'union douanière - perspective qui aurait accentué la colère de l'aile eurosceptique du Parti conservateur, à laquelle elle avait dû se résigner à donner des gages lundi.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères a assuré pour sa part que les Européens prévoyaient de négocier la sortie du bloc des Britanniques sur la base du "livre blanc" de Theresa May et n'allaient se pencher sur les amendements votés par le parlement britannique.

"Si nous sommes distraits par chacun des amendements ou des textes de lois - qui ne sont pas encore pleinement appliqués et qui ne sont même pas encore passés par la Chambre des Lords - alors nous serons entraînés dans des débats inutiles qui vont nous faire perdre beaucoup de temps et d'énergie", a dit Simon Coveney à la RTE.

(Guy Faulconbridge et Alistair Smout, avec Conor Humphries à Dublin, Jean-Philippe Lefief, Tangi Salaün et Arthur Connan pour le service français)