Pérou : La justice dans la tourmente, démission du chef de la Cour suprême

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Manifestations contre la corruption au perou[reuters.com]
(Crédits : Mariana Bazo)

LIMA (Reuters) - Le président de la Cour suprême du Pérou, Duberli Rodriguez, a présenté sa démission, jeudi, en raison d'une affaire de trafic d'influence qui ébranle l'appareil judiciaire du pays.

Le scandale a éclaté voici près de 15 jours, lorsque le site d'investigation IDL-Reporteros a commencé à diffuser des enregistrements audio de conversations téléphoniques dans lesquelles des magistrats semblent discuter de projets d'échange de faveurs, d'aide à des criminels reconnus coupables, et parlent d'accorder des fonctions à des amis.

Duberli Rodriguez, qui n'est pas personnellement visé, a dit dans une lettre diffusée sur Twitter démissionner de ses fonctions de chef de la Cour suprême et de président du système judiciaire "en raison de la crise institutionnelle que traverse la justice".

Quelques heures plus tôt, jeudi, Orlando Velasquez, qui dirigeait le Conseil national de la magistrature, chargé de nommer et de superviser les juges et les procureurs, avait lui aussi démissionné, tout comme deux autres membres de ce conseil, en lien avec la même affaire.

Orlando Velasquez a nié toute malversation, lors d'une conférence de presse tenue jeudi, et s'est dit injustement mis en cause.

Le président péruvien, Martin Vizcarra, a limogé son ministre de la Justice, Salvador Heresi, vendredi dernier, après publication par une chaîne de télévision péruvienne de l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre ce ministre et un magistrat sous enquête pour trafic d'influence.

La tourmente dans laquelle se trouve l'appareil judiciaire est un nouveau coup porté à la confiance des Péruviens dans leurs institutions publiques, après l'affaire de corruption qui a éclaté fin 2017 et a entraîné la démission en mars du président d'alors, Pedro Pablo Kuczynski.

Des manifestations contre la corruption se sont tenues jeudi dans les villes de Cuzco, Tacna et Iquitos, selon les médias péruviens. Une manifestation devait également avoir lieu dans la capitale, Lima.

(Marco Aquino; Eric Faye pour le service français)