Hermès accélère au 2e trimstre et vise une marge proche des 34,3% au 1er semestre

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Hermes accelere au 2e trimestre avec la maroquinerie et le pret-a-porter[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Hermès, qui a vu sa croissance organique s'accélérer au deuxième trimestre grâce à la maroquinerie et au prêt-à-porter, a dit tabler, pour le semestre, sur une marge opérationnelle proche du record atteint il y a un an.

Les ventes du groupe célèbre pour ses sacs Birkin ou ses "carrés" de soie ont atteint 1,46 milliard d'euros, signant une hausse de 7,2% en données publiées, limitée par des effets défavorables de la hausse de l'euro face au dollar.

Mais à taux de change constants, la croissance est ressortie à 11,6%, faisant mieux que les 10,8% du premier trimestre et que les 10% attendus en moyenne par les analystes.

"Hermès a signé un très solide trimestre, avec une croissance toujours très saine, surtout tirée par les volumes", a déclaré Axel Dumas, gérant d'Hermès, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Fort de ces chiffres et grâce à des effets positifs de couverture de change, le groupe estime que sa rentabilité opérationnelle courante du premier semestre devrait être proche du niveau record (34,3%) atteint au premier semestre 2017.

Alors que certaines inquiétudes ont émergé concernant l'évolution de la demande chinoise, liées notamment à la baisse de la Bourse de Shanghai et des prix de l'immobilier, Axel Dumas a déclaré ne percevoir "aucune inflexion" de la demande en Chine où Hermès "connaît une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années".

Comme nombre de ses concurrents, dont Louis Vuitton, propriété de LVMH, Hermès a baissé ses prix en Chine après l'abaissement des droits de douane annoncée par Pékin. La baisse, intervenue début juillet, a été de 4%, a précisé Axel Dumas.

Interrogé sur les effets de l'escalade dans les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, il a estimé qu'"une guerre commerciale serait mauvaise pour tout le monde" mais qu'Hermès "ne sera pas la première touchée car sa clientèle voyage".

SUCCÈS DE LA JOAILLERIE

Hermès, qui boucle le premier semestre sur une croissance organique de 11,2%, continue de compter parmi les meilleures performances du luxe et fait largement mieux que le marché, dont la progression est estimée entre 6% et 8% par le cabinet Bain et qui voit se creuser l'écart entre bons et mauvais élèves.

"Si la croissance d'Hermès n'atteint pas le rythme attendu chez Gucci (Kering) ou dans la division mode et maroquinerie de LVMH, sa régularité continue d'impressionner", soulignent les analystes de HSBC.

La maroquinerie, principale division du groupe, a accéléré le pas au 2e trimestre et signé une progression de 8,4%, alors que ses capacités de production montent en puissance avec l'ouverture d'une 16e manufacture en France.

Les ventes de vêtements et d'accessoires ont encore bondi de 16,4%, grâce surtout au prêt-à-porter masculin et aux chaussures, tandis que la plus forte progression revient aux "autres métiers", tirés surtout par le succès de la joaillerie.

Sur le plan géographique, le sellier a bien résisté en France, où ses ventes ont grimpé de 10% malgré la hausse de l'euro, tandis qu'il a brillé aux Etats-Unis, où ses ventes ont décollé de 16%. En Asie (hors Japon), la croissance a atteint 13,4%.

Après des chiffres jugés solides mais sans réelle surprise, le titre Hermès recule de 0,37% à 9h40, alors que le CAC 40 cède 0,14% au même moment.

La valeur qui a intégré l'indice CAC 40 le 18 juin, signe une progression de 22,5% depuis le début janvier et ses multiples de valorisation demeurent de loin les plus élevés du secteur, à 40,09 fois les résultats estimés pour 2019, contre 23,32 pour LVMH et 21,0 pour Kering.

Elle avait atteint un plus haut de 2018 à 609,45 euros dans l'anticipation de son entrée dans l'indice phare de la Bourse.

Hermès publiera ses résultats semestriels le 12 septembre.

Ceux de LVMH sont prévus le 24 juillet, avec une croissance organique de sa division mode-maroquinerie attendue autour de 13%. Kering, qui publiera les siens le 26 juillet, devrait encore voir Gucci tourner à plein régime et dépasser les 40%.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)