Trump enregistré lors d'une conversation sur le paiement d'une "playmate"

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Trump enregistre lors d'une conversation sur le paiement d'une playmate[reuters.com]
(Crédits : Jeenah Moon)

WASHINGTON (Reuters) - Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump, a enregistré une conversation avec son client deux mois avant son élection, dans laquelle il était question du rachat du témoignage d'une "playmate" qui prétend avoir eu une relation avec le président, a confirmé vendredi Rudy Giuliani.

L'ancien maire de New York, devenu avocat de Donald Trump, a assuré à Reuters qu'il n'avait pas été question d'utiliser des fonds de campagne, ce qui serait contraire au code électoral.

Avant le scrutin de novembre 2016, l'équipe de campagne du candidat républicain a nié avoir eu connaissance d'une transaction avec l'ancien mannequin Karen McDougal, mais l'enregistrement, que Reuters n'a pu consulter, pourrait démontrer le contraire.

L'existence de ce document sonore a d'abord été signalée par le New York Times. Selon Rudy Giuliani, la conversation, qui a eu lieu en septembre 2016, portait sur le remboursement à l'éditeur du tabloïd National Enquirer des droits versés à Karen McDougal pour son témoignage. Le paiement n'a jamais été effectué, a-t-il précisé, niant par ailleurs toute liaison entre Donald Trump et l'intéressée.

Donald Trump a de son côté jugé "inconcevable" et "peut-être illégal" qu'un avocat ait enregistré son client, ajoutant samedi sur Twitter: "Votre président préféré n'a rien fait de mal."

D'après Rudy Giuliani, l'enregistrement a été saisi lors d'une perquisition chez Michael Cohen, qui a pris ses distances avec le président américain.

TRUMP CRITIQUE LA PERQUISITION

Dans un autre tweet publié samedi, Donald Trump a jugé tout aussi "inconcevable" et "presque sans précédent" qu'un gouvernement perquisitionne le bureau d'un avocat, a fortiori "tôt le matin".

Michael Cohen, fait l'objet d'une enquête pour le transfert de 130.000 dollars à l'ancienne actrice de films pornographiques Stormy Daniels, qui prétend elle aussi avoir eu une relation avec le président.

Karen McDougal a obtenu 150.000 dollars en août 2016 pour son témoignage, que le National Enquirer n'a jamais publié. Cette pratique, appelée "catch and kill", a pour but d'empêcher la publication d'informations potentiellement compromettantes. David Pecker, directeur d'American Media Inc (AMI), la compagnie à laquelle appartient le magazine, est un ami de Donald Trump.

Karen McDougal dit avoir eu une relation avec l'homme d'affaires en 2006, peu après la naissance de son fils Barron, qu'il a eu avec Melania Trump.

Le New Yorker en avait fait état en février, précisant que cette relation coïncidait avec celle qu'il aurait eue avec Stormy Daniels. Le magazine ajoutait que le National Enquirer empêchait la publication de son témoignage.

Selon Joshua Douglas, professeur à l'Université du Kansas, un paiement destiné à faire taire des allégations juste avant une élection peut être considéré comme une contribution de campagne.

(Karen Freifeld et David Alexander, Nicolas Delame, Jena-Philippe Lefief et Tangi Salaün pour le service français)