Quatre morts, dont deux policiers dans une fusillade au Canada

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Fusillade en cours dans l'est du canada, au moins quatre morts[reuters.com]
(Crédits : Social Media)

par Dan Culberson

TORONTO (Reuters) - Quatre personnes, dont deux policiers, ont été tuées dans une fusillade vendredi matin à Fredericton, dans l'est du Canada, où un suspect a été interpellé et placé en garde à vue.

Le suspect est un homme de 48 ans, habitant la ville, a indiqué la police qui n'a rien dit sur son éventuel mobile ni sur l'arme utilisée. Le suspect est soigné pour des blessures graves, a ajouté la police. Fredericton, capitale du Nouveau-Brunswick, sur le fleuve Saint-Jean, compte 56.000 habitants.

En 2014, la province avait déjà été le théâtre d'une fusillade fatale à trois agents de la Gendarmerie royale du Canada dans la ville de Moncton.

Il y a trois semaines un homme a tué deux personnes et en a blessé 13 dans une rue animée de Toronto, avant de se donner la mort.

Selon des témoins, vendredi, les tirs ont eu lieu dans un immeuble d'appartements. Les images diffusées par les médias ont montré des véhicules d'urgence convergeant vers une rue bordée d'arbres d'un quartier résidentiel. Il a été demandé aux habitants pendant un moment de rester confinés chez eux.

L'identité des policiers tués a été diffusée. Il s'agit de Sara Mae Burns, 43 ans, et de Lawrence Robb Costello, 45 ans. Les noms des deux civils tués n'ont pas été communiqués.

Malgré une législation plus stricte au Canada qu'aux Etats-Unis, la prolifération des armes a entraîné une augmentation des crimes liés aux armes à feu au cours des dernières années.

"Des nouvelles terribles en provenance de Fredericton. Je suis de tout coeur avec ceux qui sont touchés par la fusillade survenue ce matin. Nous suivons la situation de près", a commenté le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, sur son compte Twitter.

À la suite de la tuerie de Toronto le mois dernier, le conseil municipal a voté massivement pour demander au gouvernement fédéral, qui a compétence sur les lois sur les armes à feu, d'interdire la vente d'armes de poing dans la ville.

"Pourquoi quelqu'un dans cette ville aurait-il besoin d'une arme à feu?", a déclaré le maire de Toronto, John Tory.

La plus grande ville du Canada a connu 241 incidents de tir cette année, entraînant 30 décès, soit une augmentation de 30% des décès par rapport à la même période l'an dernier.

Bill Blair, le ministre du gouvernement chargé de la lutte contre la violence par armes à feu, a déclaré que les provinces pourraient se voir octroyer le pouvoir de déclarer l'interdiction des armes à feu dans certaines localités.

"Il est possible que nous puissions travailler avec les provinces et les territoires et leur permettre de désigner certaines municipalités comme des endroits où les armes à feu ne peuvent être achetées ou détenues", a déclaré Bill Blair à Reuters.

En 2016, selon les dernières statistiques connues, le Canada comptait 0,61 homicide lié à une arme à feu pour 100.000 personnes, une augmentation de 23% par rapport à 2015 et le taux le plus élevé depuis 2005, selon Statistique Canada.

Pour les États-Unis, l'Institute for Health Metrics and Evaluation de l'Université de Washington signale 3,85 décès pour 100.000 habitants cette année-là.

(Avec Danya Hajjaji, Anna Mehler Paperny et Allison Martell à Toronto et David Ljunggren à Ottawa; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)