Le corps de l'Allemand disparu retrouvé dans le Gard

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TOULOUSE (Reuters) - Le corps retrouvé lundi dans le Gard est bien celui du ressortissant allemand porté disparu depuis le 9 août après les violents orages et inondations qui se sont abattus dans le nord du département, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Nîmes.

Le corps de cet homme de 66 ans a été retrouvé lundi en fin d'après-midi dans le ruisseau le Valat d'Aiguèze, à proximité de la colonie de vacances de Saint-Julien-de-Peyrolas.

Ce camp de vacances avait dû être évacué par les secours le 9 août en raison de la montée des eaux de ce ruisseau et de la rivière Ardèche qui avaient dévasté tentes, caravanes et installations.

La colonie, située sur un terrain privé appartenant à l'association allemande Jugerdförderung Saint-Antonius, une aire de camping non-homologué par la préfecture, accueillait alors 138 enfants dont neuf ont été légèrement blessés, et 46 adultes.

Les deux responsables de l'association ont été mis en examen samedi pour  "blessures involontaires" aggravées par "la mise en danger de la vie d'autrui" et "création d'un camping sans permis d'aménager".

Les deux ressortissants allemands, respectivement président et vice-président de l'association Jugerdförderung Saint-Antonius ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre dans le Gard sauf pour rencontrer leur avocat et répondre aux convocations de la justice, a indiqué le parquet.

Présentés samedi devant un juge d'instruction après l'ouverture d'une information judiciaire, les deux hommes ont l'obligation de "procéder à l'enlèvement de leurs biens et matériels sous quinze jours", a précisé le parquet.

L'association allemande, originaire de Leverkusen, avait acquis l'aire naturelle de Planjole en 2006, a précisé la préfecture du Gard. Un litige l'oppose depuis plusieurs années à la mairie de Saint-Julien-de-Peyrolas qui lui reproche de ne pas respecter les règles d'urbanisme après la construction de plusieurs bâtiments sans autorisation.

"Nous avons la certitude désormais que le camping est bien classé en zone inondable et que le maire avait alerté à plusieurs reprises les responsables du classement de ce terrain et du danger que cela représentait", a déclaré le procureur de la République de Nîmes, Eric Maurel.

"Le jour même des faits, le maire avait de nouveau alerté les responsables en leur signalant le danger immédiat et pour autant ils n'ont pas évacué contrairement aux autres campings à proximité (...) Pour moi, il y a donc une faute caractérisée et les intéressés ont reconnu qu'ils avaient conscience du danger et pourtant ils n'ont pas évacué", a ajouté le chef du parquet.

Les gendarmes du Gard qui ont témoigné sur leur page Facebook de "la violence du phénomène" expliquent notamment s'être jetés à l'eau "pour ramener malgré les forts courants et une eau à hauteur d'épaules, en sécurité les adolescents agrippés aux arbres encerclés par la rivière".

(Johanna Decorse, édité par Julie Carriat)